Cinq Congolais, dont trois interpellés à Paris, ont été traduits devant la Cour d'appel de Casablanca pour falsification de passeports et de cartes de séjour. Il s'agit d'un homme et d'une femme, de nationalité congolaise, accompagnés de trois enfants. Ils ont été interceptés dernièrement à l'aéroport parisien de Roissy Charles de Gaulle en possession de faux passeports et de cartes de séjour belges, vingt-huit faux tampons et d'une vingtaine de documents administratifs belges également. Leur destination finale était la Belgique via la France. Lucienne, une Congolaise de trente-deux ans, qui a émigré clandestinement depuis le Maroc vers la France, devait les accueillir à Paris pour faciliter leur passage en Belgique. Cette dernière a également été arrêtée par les autorités françaises pour être refoulée en compagnie des deux Congolais et des trois enfants vers le Maroc, puisque, pour les autorités françaises, le Royaume les a accueilli et que c'est à partir de l'aéroport Mohammed V qu'ils ont pris le départ vers l'Europe. A Casablanca, ces Congolais ont été accueillis par les éléments de l'arrondissement de la police à l'aéroport Mohammed V et traduits, par la suite, devant les éléments de la huitième section judiciaire de la police judiciaire de Casablanca-Anfa pour complément d'enquête. Qui sont-ils ? Qui a mis à leur disposition les faux documents ? Les ont-ils falsifiés au Maroc ou dans leur pays d'origine ? Séjournaient-ils légalement au Maroc ? La Congolaise, âgée de quarante-sept ans, est arrivée il y'a quelques mois au Maroc. Elle s'y est introduite clandestinement avec ses trois cousins. À défaut d'un emploi, qui l'aurait aidée à subvenir à ses besoins, elle a pensé rejoindre sa famille en Belgique sollicitant ainsi l'aide de sa soeur. Installée clandestinement à Paris, cette dernière lui a envoyé une somme d'argent et lui a recommandé un faussaire congolais, installé à Hay Mohammadi, à Casablanca comme étant la seule personne qui pourrait l'aider, elle et ses trois cousins, à obtenir les papiers pour voyager vers la Belgique. Preuve à l'appui puisque c'est ce même faussaire qui l'a, elle même, aidée à rejoindre clandestinement la France. Lucienne a rejoint par la suite, sa sœur au Maroc pour l'accompagner chez le faussaire de Hay Mohammedia à qui elle a versé une somme d'argent. Quelques jours plus tard, elle avait un faux passeport et une fausse carte de séjour pour sa sœur et ses trois enfants entre les mains. Il en était de même pour le second Congolais arrêté également à l'aéroport de Roissy, en France. Ayant obtenu l'adresse du Congolais faussaire, les limiers de la 8ème section judiciaire de la PJ de Casablanca-Anfa se sont dépêchés à sa demeure. Ils ont procédé aussitôt à une perquisition de son domicile où ils ont mis la main sur un ordinateur, un scanner et trois imprimantes en couleur, vingt passeports de personnes subsahariennes, de nationalités différentes, douze premières pages de passeports contenant des informations sur leurs propriétaires ainsi que leur photo, deux chèques, chacun portant une valeur de cinq mille euros ainsi que vingt-six CD contenant des photocopies de plusieurs documents administratifs marocains et européens. Soumis aux interrogatoires, le faussaire congolais a avoué avoir falsifié une centaine de documents en faveur des subsahariennes contre des sommes d'argent dont il n'a pas révélé le montant. Les enquêteurs ont également arrêté un huitième Congolais qui s'apprêtait à prendre l'avion à destination de la Belgique en possession de faux documents administratifs. Tout ce beau monde a été interrogé en présence du représentant de l'ambassade de leur pays à Rabat et ont été traduits devant la Cour d'appel de Casablanca poursuivis pour constitution d'une association de malfaiteurs, spécialisée dans l'émigration clandestine des Congolais et autres subsahariens vers l'Europe, faux, usage de faux, séjour illégal au Maroc et complicité.