Le mouton occupe les esprits depuis quelques jours mais les partis politiques ont la tête ailleurs. Dans deux semaines, plus exactement le 14 septembre, des élections partielles auront lieu à Settat. Le siège laissé vacant après la mort de Abdelatif Merdass en mars dernier attire les convoitises de plusieurs formations politiques, notamment le trio de tête dans les législatives de 2016, à savoir le Parti de la justice et du développement (PJD), le Parti authenticité et modernité (PAM) et le parti de l'Istiqlal (PI). Au regard de la situation politique actuelle marquée par les résultats du scrutin d'octobre 2016 et tout ce qui a suivi par la suite, la série d'élections partielles qui auront lieu en septembre et octobre prochains est loin d'être anodine. Elle ressemble plutôt à des tests pour les trois formations politiques précitées, entrées depuis quelques mois dans des combats internes de grande ampleur. Et pour cause. Le PJD et l'Istiqlal sont à la veille de congrès nationaux qui doivent déboucher théoriquement sur de nouvelles équipes dirigeantes. Quant au PAM, son secrétaire général démissionnaire doit attendre le prochain conseil national du parti pour être fixé sur son sort. C'est pour cette raison que les résultats des élections partielles pourront avoir un grand impact quoi que symbolique (ndlr: les résultats des prochains scrutins ne vont pas influer sur la carte politique au sein de la Chambre des représentants). Un air de revanche ? Sans véritable enjeu politique, du moins d'un point de vue numérique au Parlement, les élections partielles seront l'occasion pour certains d'influer sur le cours des prochains congrès comme le PJD et l'Istiqlal ou même de prendre leur revanche, notamment pour le PAM, arrivé deuxième lors des dernières législatives, loin derrière son ennemi politique numéro un, le parti de la lampe. Hamid Chabat, secrétaire général du parti de la balance qui n'a pas encore digéré le recul de son parti dans les résultats des élections de la Chambre des représentants, devra croiser les doigts afin d'obtenir le siège de Ben Ahmed dans la circonscription de Settat pour aller au prochain congrès au moins avec une option. Pour rappel, Chabat s'accroche à un deuxième mandat à la tête du PI malgré les conseils de son entourage d'éviter une telle éventualité. Quant au PJD, l'image d'un parti fortement discipliné avançant en rangs serrés a sérieusement été écornée ces derniers mois. Paradoxalement, une défaite ou même plusieurs y compris à Tétouan (voir encadré) dans les prochaines élections partielles serviront bien les intérêts du courant favorable à un troisième mandat consécutif pour Abdel-ilah Benkiran à la tête du PJD. Considéré comme étant un parti essentiellement citadin, le PJD a de faibles chances à Ben Ahmed où les électeurs ruraux pourront avoir un mot à dire. Reste enfin le PAM, les élections à Settat seront l'occasion pour ce parti de se refaire une santé, lui qui fonctionne pratiquement sans secrétaire général depuis la démission surprise de Ilyas Omari il y a quelques semaines