Le «chat» pendant les longues nuits ramadaniennes est une autre activité nocturne qui bat son plein durant ce mois sacré. Jeunes et moins jeunes se connectent des heures et des heures à la Toile sans jamais broncher. Les différents cybercafés de la capitale économique demeurent archicombles jusqu'à une heure tardive la nuit pendant le mois de Ramadan. Même ceux qui sont installées dans les quartiers populaires n'échappent pas au phénomène. Il s'agit d'une autre activité nocturne ramadanienne qui bat son plein durant ce mois sacré. Avant la rupture du jeûne et après jusqu'au «Shour», jeunes et moins jeunes se connectent à la Toile pendant des heures et des heures sans jamais broncher. Le phénomène est plus frappant d'autant plus que la majorité des «surfeurs» dans cet univers virtuel n'est pas là à la recherche d'informations scientifiques, techniques, culturelles, ou autres. Mais, ils «chatent» pour rencontrer dans le village planétaire leurs autres meilleures moitiés. Le système, en vogue aujourd'hui, leur permet d'échanger leurs points de vue sur différents sujets et par ailleurs de partager avec l'interlocuteur virtuel de l'autre bout tout ce qu'ils ont de plus intime. Le jeune garçon et la jeune fille se trouvent ainsi dans le même bain. Cette dernière se branche au réseau des réseaux en quête de l'oiseau rare qui se fait de plus en plus rare, héros de ses rêves, chevelu, beau et plein aux as. Une sorte de fuite en avant, tant que dans la réalité, et en raison de plusieurs facteurs, contraintes et traditions, notamment la fille ne pourrait pas entretenir un discours pareil avec l'autre sexe. De son côté, le garçon part également à la recherche de sa meilleure moitié, de préférence qu'elle serait de l'autre rive. Une autre pratique d'immigrer sous d'autres cieux. «Question de papiers», dit-on. «Chaque jour, après la rupture du jeûne, je me connecte à la Toile. Il y a des sites où le fait de «chater» est très fascinant. On discute, on échange nos points de vue, sans contraintes, sur différents sujets, notamment avec l'autre sexe. Et ça pourrait marcher…», affirme Ahmed, 26 ans, diplômé en droit privé, en souriant. Les cas comme ce jeûne, rencontré par hasard dans un cybercafé au centre ville de Casablanca, sont légion. La discussion commence généralement via un site qui offre gratuitement ce service aux internautes. Après, vient la phase d'échange des adresses électroniques, «e-mail» et ensuite c'est l'étape de la correspondance régulière. Là les choses prennent une autre dimension. Les deux parties se donnent rendez-vous pour se retrouver au même moment devant leurs écrans. Peu importe l'espace. Amour en ligne. Et le suspens alimente les deux côtés, en dépit de l'échange de photos scannés, envoyés sur e-mail. Chose qui précipite une rencontre sur le terrain. Ainsi, ils décident de quitter le monde virtuel et de descendre sur le terrain. Ils fixent un rendez-vous sur terre. Et là se confirme ou s'infirme ce que le clic du hasard avait déclenché. Entre temps, les gérants des cybercafés en profitent. Il faut dire que si l'avènement de l'Internet est en train de transformer le monde des affaires, le domaine des relations entre les deux sexes n'échappe pas à cette révolution téchnologique.