Le vote parlementaire sur la déclaration gouvernementale présentée par le Premier ministre, Driss Jettou, doit intervenir ce soir. Un vote qui sera certainement sans surprise étant donné que le gouvernement s'est assuré une large majorité. Le vote parlementaire sur la déclaration gouvernementale présentée par le Premier ministre, Driss Jettou, doit intervenir ce soir. Un vote qui sera certainement sans surprise étant donné que le gouvernement s'est assuré une large majorité. Plus qu'il ne lui fallait, puisque même des partis non admis au gouvernement se postulent au portillon pour dire leur soutien au Cabinet Jettou et son programme. Ce n'est pas une prise de position incolore politiquement, ce n'est pas non plus une manière de montrer patte blanche, les temps ayant changé, mais cela devrait normalement se faire de manière nuancée, de telle sorte que le citoyen-électeur puise retrouver ses repères et suivre un débat politique qui doit être passionnant. Et justement c'est la passion qui risque de manquer au Parlement puisque l'on cherche tous à être d'accord, à une exception près. Certes cela permet à M. Jettou d'être sûr de sa majorité, de sa coalition, de ne pas risquer une motion de censure et de vote négatif sur les projets de son gouvernement… Mais avant d'arriver là, deux remarques s'imposent. Premièrement, il faut relever que la personne de Driss Jettou a beaucoup joué dans la réalisation de cette coalition. Son tempérament, sa manière de voir et de faire et surtout qu'il bénéficie d'un préjugé favorable depuis des années. Un préjugé qui ne s'est jamais démenti. Il constitue à ce titre un vecteur essentiel de cohabitation et d'efficacité que le commun des Marocains attend. Deuxièmement, après les critiques vite dissipées quant la procédure de nomination du Premier ministre, le choix de M. Jettou ayant été interprété comme étant la fin du politique… Chacun y est allé de sa propre analyse pour dire qu'il y a un retour en arrière… après tout cela, on s'est rendu à l'évidence : M. Jettou est à même de redonner confiance à la fois aux investisseurs et aux hommes politiques. Un défi qu'il saura relever. D'ailleurs, sa déclaration devant le Parlement a été précise sur les volets économiques. Des chiffres ont été donnés et des délais fixés. Certes, les moyens d'y parvenir sont à clarifier, des procédures de financement à élaborer et des partenariats public-privé sont à chercher. Mais ce n'est pas sur ce registre-là que Driss Jettou fléchira. Homme d'affaires réputé pour ses réussites en tant qu'industriel, il maîtrise les contours des donnés relatives à l'investissement et a l'art de faire passer ses messages. Reste une chose : il est de coutume de donner un état de grâce de 100 jours au nouveau gouvernement. Pour M. Jettou, il en a droit lui aussi, sauf que pour son cas, sa majorité brasse tout le spectre du champ politique et syndical. Les risques de blocage sont minimes. Pourvu que cela dure.