La déclaration gouvernementale devrait être votée, jeudi soir, à une majorité écrasante. Seuls le PJD et une partie du groupe constitutionnel et démocrate voteraient contre. Le Parlement était en réunion jeudi pour prendre connaissance des réponses du Premier ministre aux critiques, suggestions et demandes d'éclaircissements formulés par les groupes parlementaires et les partis, lundi dernier après la présentation de la déclaration gouvernementale. La Chambre des Conseillers a donc écouté les réponses de M. Driss Jettou, mais la discvussion n'est pas suivie du vote de la déclaration gouvernementale. Contrairement à la Chambre des Représentants. Cette dernière a tenu dans la nuit de jeudi à vendredi une réunion consacrée aux réponses de M.Jettou, suivie du vote du programme de gouvernement. Les observateurs s'attendent à un vote à une majorité écrasante. En cas de présence massive, certains analystes estiment que la déclaration de Jettou sera votée par au moins 230 députés sur les 324. Les partis participant à la coalition gouvernementale totalisent déjà plus de 200 élus, selon les résultats obtenus aux législatives du 27 septembre 2002. A ces chiffres, il faudra rajouter une quinzaine de députés du Front des forces socialistes et autant de l'Union démocratique. Le FFD a adopté une position de soutien-critique, en dépit du fait qu'il ait été exclu, sans raison évidente, du nouvel Exécutif. Mais M. Jettou jouira aussi de voix certaines, en dehors de l'assise politique du gouvernement. Bien des députés, plus particulièrement du groupe constitutionnel et démocrate, pourraient soutenir le programme Jettou, même si le président du groupe avait déclaré, lundi dernier, son vote contre la déclaration. A moins que les mécontents de cette position n'optent pour la «politique de la chaise vide». En tout cas, l'absence à la séance nocturne de jeudi sera interprétée comme une manière d'éviter des prises de position claires et franches. C'est valable à droite, comme à gauche, du Perchoir. Les observateurs s'attendent pourtant à peu d'absents. Côté majorité, les dissonances font partie du passé et presque tout le monde est rentré dans les rangs. Côté minorité, la voie est libre à la contestation. Mais, il n'y a pas que cela. Le Parti de la justice et du développement risque d'avoir à ses côtés moins de voix qu'il n'en escomptait. Avec sa cinquantaine d'élus, si les prévisions se concrétisent, l'opposition ne dépasserait pas les 70 voix, surtout qu'une à deux dizaines de députés pourraient préférer s'abstenir.