Lundi soir, à la Chambre des représentants, les groupes parlementaires se sont succédé sur la tribune pour expliquer la position de leurs partis sur la déclaration du gouvernement. Conformément à l'article 60 de la Constitution du Royaume, les débats sur la déclaration du gouvernement au sein de la Chambre des représentants ont commencé lundi soir. Lors de cette première soirée de débats, trois groupes parlementaires sont intervenus pour donner lecture à leur analyse sur la déclaration du gouvernement présentée jeudi par Premier ministre Driss Jettou. Ainsi, le groupe istiqlalien a annoncé qu'il soutient les idées positives contenues dans le projet de programme gouvernemental. Intervenant au nom du PI, le président du groupe istiqlalien pour l'unité et l'égalitarisme, M. Abderrazak Afilal, a exprimé son soutien aux "idées positives" contenues dans le projet de programme gouvernemental et au nouveau gouvernement pour le succès de son action fondée sur la stabilité, le développement et la modernisation. M. Afilal, a annoncé à l'occasion que son groupe votera pour la déclaration gouvernementale et s'est félicité des positions du gouvernement vis-à-vis des valeurs sacrées du Royaume et des questions arabes, islamiques et africaines. Cependant le chef du groupe istiqlalien a relevé que la déclaration gouvernementale n'a pas été exhaustive et n'a pas fixé un calendrier précis pour la réalisation des projets, comme elle n'a pas prévu de mesures concrètes à même d'en assurer l'application. De son côté, le président du groupe socialiste (USFP), M. Driss Lechgar a fait part de la satisfaction de son parti pour l'ensemble des projets contenus dans la déclaration du gouvernement et s'est déclaré satisfait de la détermination de l'Exécutif à oeuvrer pour régler définitivement le dossier du parachèvement de l'intégrité territoriale du Royaume et mettre fin au calvaire des Marocains séquestrés dans les camps de Tindouf. Il a également salué les mesures énoncées dans la déclaration gouvernementale et qui visent à entreprendre des réformes de l'Administration, de la justice et des secteurs sociaux, de la santé et de l'enseignement. Le président du groupe socialiste a en outre mis l'accent sur la nécessité de renforcer l'institution du Premier ministre et son rôle de coordination, d'insuffler une nouvelle dynamique au secrétariat général du gouvernement, d'accélérer l'élaboration des textes législatifs et réglementaires régissant les élections communales et le découpage administratif et communal, d'accorder un intérêt particulier à la situation matérielle des fonctionnaires, d'adopter davantage de mesures incitatives en faveur des PME, de tourner définitivement la page des dossiers des droits de l'Homme en suspens et de prendre des mesures en vue de protéger le consommateur. Pour le Rassemblement National des Indépendants (RNI), la consigne de vote est expresse : les députés de ce parti voteront pour la déclaration. Dans son intervention devant la Chambre des représentants, le président du groupe du RNI, M. Mohamed Abbou, a fait savoir que son parti "votera sans hésitation pour la déclaration gouvernementale", précisant que le contenu du projet de programme gouvernemental est "ambitieux et réaliste". M. Mohamed Abbou a souligné dans son intervention la nécessité d'adopter une approche de proximité et d'écoute des citoyens et en particulier des nécessiteux et des pauvres. Côté opposition, l'intervention du président du groupe du Parti de la Justice et du Développement, Mustapha Ramid, a été marquée par de vives critiques à la déclaration du gouvernement. Les dissonances dans la composition du gouvernement dirigé par M. Driss Jettou et les lacunes contenues dans son programme font douter de sa capacité d'ouvrir de grands chantiers, a estimé M. Ramid. Le chef du groupe islamiste a aussi relevé parmi les griefs, le fait que la déclaration gouvernementale n'ait pas clarifié avec suffisamment de force les mesures qu'elle comporte bien qu'elle mentionne l'attachement à l'authenticité et au patrimoine marocains, l'ouverture sur la science, et la fidélité aux référentiels, aux principes, options et constantes, en premier lieu l'Islam, la monarchie constitutionnelle et l'unité territoriale.