L'arrestation de l'émir national des GIA Noureddine Boudiafi a été accueillie avec satisfaction en Algérie. Mais 500 autres combattants islamistes sont toujours actifs et dangereux. Serait-ce la fin du GIA (Groupe islamique armé) ? C'est du moins ce qu'avancent les autorités, ainsi qu'une bonne partie de la presse algérienne après l'annonce, dans un communique du ministère algérien de l'intérieur, de l'arrestation de Nourredine Boudiafi, l'émir national du deuxième mouvement rebelle en Algérie. L'émir, alias «Noureddine RPG», dit «Hakim», a été arrêté, et plusieurs réseaux de l'organisation démantelés à Bab Ezzouar, à la périphérie d'Alger dans une opération menée depuis le 5 novembre 2004 par les services de sécurité et l'armée. Le ministère n'a cependant pas précisé la date de l'arrestation de Boudiafi, se contentant de parler d'un démantèlement quasi-total du GIA. Le même communiqué fait également état de l'élimination, à Chlef (260 km à l'est d'Alger), du successeur de Boudiafi, Chaabane Younes, dit «Lyes», tout juste «intronisé à la tête du GIA ». Des opérations qui donnent suite à la mort, il y a six mois, de Nabil Sahraoui, le chef du Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC), premier mouvement islamiste du pays, lié à al Qaïda et dont 300 à 500 membres restent cependant actifs en Algérie. Ayant réservé, dans leur majorité, la part belle de leur une à cet «événement», les organes de presse algériens sont unanimes. Pour eux, c'est la fin du GIA. Saluant ce qu'il qualifie de «gros coup de filet de forces combinées», le quotidien La Tribune avance que le GIA est désormais quasi anéanti. Le quotidien progouvernemental n'a pas manqué de reprendre le communiqué du ministère de l'intérieur, dans sa quasi intégralité. Plus en retrait vis-à-vis du pouvoir algérien, le quotidien El Watan écrit qu'après dix ans de terrorisme dévastateur et des milliers de morts , «le GIA c'est fini !». Et le journal de reprendre le même communiqué affirmant que de cette organisation « terroriste qui a semé la mort et la désolation à travers le pays», il ne subsiste plus «qu'une trentaine de terroristes désemparés…». La particularité de cette opération, lit-on dans El Watan, «est qu'elle fut entourée de la plus totale discrétion de la part des services de sécurité». La même réjouissance est également partagée par le Soir d'Algérie qui parle d'un coup de grâce assené à «la sinistre organisation terroriste». Mais est-ce pour autant la fin du terrorisme islamiste en Algérie ? Le GIA qui, il y a encore quelques années, était le premier mouvement rebelle d'Algérie, connu pour ses attentats meurtriers au milieu des années 1990 semblait bien mort. Et avant même l'arrestation de son émir. Et pour cause, le groupe est depuis longtemps miné par la dissidence. Les autorités algériennes affirment dans ce sens que le précédent «émir» du GIA, Rachid Oukali, dit Rachid Abou Tourab, a été exécuté en juillet 2004 par ses acolytes, pour permettre à Boudiafi d'accéder à la tête de l'organisation.Et même si la violence semble avoir diminué depuis l'amnistie formulée en 1999, le GSPC n'en reste pas moins plus actif dans un pays où, dix ans durant, quelque 150.000 personnes, des civils pour la plupart, ont été tuées.