Les sportifs comme les politiques et le commun des citoyens attendaient avec impatience la déclaration gouvernementale de Driss Jettou. S'il n'y a rien à dire sur les projets chiffrés tracés par le nouveau gouvernement, les sources de financement demeurent toutefois ambiguës. Les sportifs comme les politiques et le commun des citoyens attendaient avec impatience la déclaration gouvernementale de Driss Jettou. S'il n'y a rien à dire sur les projets chiffrés tracés par le nouveau gouvernement, les sources de financement demeurent toutefois ambiguës. Tout aussi ambigu que le paragraphe réservé à la gestion du sport national qui ne rapporte rien de nouveau. Il y est dit notamment : «... Il a été décidé de modifier les méthodes de sa gestion (NDLR le sport), en vue de garantir les conditions nécessaires à sa relance et au développement de la pratique sportive... » Rien que des généralités condensées dans dix lignes et qui ne répondent à aucune des questions que se posent les opérateurs sportifs. Premier constat : Il est clair que la référence au sport dans la déclaration gouvernementale a été élaborée à la hâte. À preuve, il n'a aucunement spécifié l'organe qui remplacera le ministère de la jeunesse et des sports pour gérer notre sport. Le flou est maintenu sur la création d'un haut commissariat au sport, d'un conseil national de sport ou de toute autre instance. Il n'a même pas expliqué les raisons qui ont poussé le gouvernement à dissoudre le département sportif dudit ministère. Pis encore, et c'est cela qui renforce la conviction de la précipitation, le coût de réforme du sport n'a pas été chiffré et ne figure sur aucune rubrique budgétaire. C'est d'autant plus curieux que cette déclaration se distingue par rapport à ses précédentes par la budgétisation des grands chantiers en autoroutes, routes, voies ferrées et autres grandes infrastructures. Elle est spécifique aussi par la programmation des chantiers à moyen et long termes avec des délais d'exécution bien précis. Sauf que pour le sport, le gouvernement s'est embourbé encore une fois dans la traditionnelle littérature de bonnes intentions sans passer à la planification chiffrée et programmée sur un délai bien déterminé. Cette lacune est encore plus curieuse, voire insensée quand on sait que le Maroc postule fermement à organiser la coupe du monde de football. Imaginez, par exemple, que le président de la FIFA, Joseph Blatter, ait eu vent de cette déclaration gouvernementale dont certains projets s'étalent jusqu'à l'an 2010. C'est-à-dire l'année où le Mondial aura lieu en Afrique. Quand il constatera que face aux chantiers des routes et des autoroutes, il n'y a aucune trace de constructions de stades, il se posera certainement des questions. Le Maroc est-il vraiment candidat à l'organisation du Mondial 2010 ? Ce n'est pas évident quand son gouvernement dissout le ministère des sports, ne pipe pas mot sur la nature de l'organe qui va gérer le sport et ne programme pas la construction de nouvelles infrastructures sportives. Tout cela se limite donc à un vœu comme celui d'attirer dix millions de touristes sans spécifier comment et avec quels moyens et rythme de réalisation. Petit paragraphe, grandes ambitions.