Une croissance moyenne de 6,3% durant les 15 dernières années sur le circuit ordinaire Les recettes ordinaires se sont nettement consolidées durant les 15 dernières années. La période 2000-2016 marque ainsi la phase de consolidation. Les recettes sont ainsi passées de 81,4 milliards de dirhams à 251,1 milliards de dirhams. C'est ce qu'observe la Direction des études et des prévisions financières (DEPF) dans son tableau de bord des finances publiques 2017. Une publication qui trace les différentes mutations structurelles ayant marqué les finances publiques sur les dernières années. Cette analyse met en exergue l'impact des réformes sur le déficit budgétaire et les changements importants opérés au niveau des modalités de financement. Selon la DEPF, les recettes ordinaires ont affiché entre 2000 et 2016 un rythme de croissance annuel moyen de 6,3%. La consolidation est passée par deux phases. De 2000 à 2007 le rythme de croissance s'est replié de 9,5% pour reprendre progressivement à partir de 2008, soit une ventilation de 2%, et ce en raison du ralentissement de l'activité économique. De ce fait la contribution des recettes au PIB s'est élevée à 22,6% sur la période 2008-2016 contre une moyenne de 21,3% entre 2000 et 2007. Tout au long de cette période, les recettes fiscales ont renforcé leur part dans la structure des recettes ordinaires passant d'une moyenne de 84,9% entre 2000 et 2007 pour atteindre 87,8% entre 2008 et 2016. Etablies à 189,6 milliards de dirhams à fin 2016, les recettes fiscales se sont redressées de 4,1% par rapport à l'année précédente. Une évolution qui résulte de la hausse des droits de douane (17,6%), de l'impôt sur le revenu (5,4%), de l'impôt sur les sociétés (5,2%), des droits d'enregistrement et de timbre (+3,1%) et des TIC (+3%). En revanche, les recettes non fiscales ont vu leur cadence ralentir. Elles ont perdu 2,8 points de leur part dans la structure globale des recettes. Elles se sont ainsi établies à 12,2% en moyenne entre 2008 et 2016 contre 15,1% entre 2000 et 2007. En ce qui concerne la pression fiscale, la DEPF indique qu'«elle a amorcé une phase de diminution sous l'effet de l'adoption de réformes et de la modernisation des systèmes fiscaux et des administrations concernées passant ainsi de 25,9% en 2008 à 20,9% en 2016». Les 15 dernières années ont par ailleurs été marquées par un alourdissement du déficit budgétaire. Cette tendance s'est confirmée depuis 2011 et ce du fait du ralentissement du rythme des recettes fiscales et des pressions exercées sur les dépenses. A partir de 2013, des actions ont été engagées. La finalité étant de contenir l'évolution des dépenses publiques. Citons, à cet égard, la compensation et les transferts aux établissements et entreprises publics. Les mesures prises ont également pour objectif de freiner le rétrécissement des marges de manœuvre budgétaires de l'Etat. Un effort qui a abouti en 2016 à une économie de 11 milliards de dirhams, soit un taux de réalisation des dépenses ordinaires de 94,8% par rapport aux prévisions de la loi de Finances. «L'analyse de la structure des dépenses du Budget général de l'Etat pour l'année 2016 fait ressortir un recul de la part de la charge de compensation de 7 points par rapport à 2014, ce qui a permis de couvrir la part des dépenses de biens et services et de maintenir l'effort d'investissement», peut-on relever de la publication de la DEPF qui note une réduction du poids de la charge de compensation dans le Budget au cours des trois derniers exercices. Il est ainsi passé de 19,8% en 2013 à 15,6% en 2014 et à 7% en 2015 du total des dépenses ordinaires. Rappelons que la part des dépenses d'investissement reste dérisoire face à celle des dépenses ordinaires. L'investissement ne représente que 20,3% de la structure des dépenses sur la période 2008-2016. Le solde ordinaire a connu pour sa part un revirement de situation particulièrement sur les trois dernières années. Après s'être établi négatif en 2011, il s'est redressé grâce aux actions déployées par l'Etat. Il est ainsi ressorti positif de 2,5 milliards de dirhams en 2017, de 7 milliards de dirhams en 2015 et de 14,8 milliards de dirhams en 2016 couvrant ainsi une partie des dépenses d'investissement.