Le «jour d'après», son quinquennat qui s'annonce, forgera l'homme et le président et ceux qui l'ont sous-estimé, l'enfermant dans le carcan d'un banquier pourraient bien s'en mordre les doigts.... À l'heure où j'écris ces lignes le vote du 2ème tour de la Présidentielle française n'a pas encore livré ses résultats, par contre au moment où vous lirez ma chronique nous connaîtrons le nom du nouveau président français, sauf énorme et dramatique surprise c'est Emmanuel Macron qui sortira vainqueur de l'élection présidentielle la plus imprévisible de l'Hexagone. Tous les vieux repères ont sauté: les candidats du PS et des Républicains sont disqualifiés, des personnalités ancrées dans le paysage politique depuis des décennies ont été balayées et aux deux extrêmes Jean-Luc Mélenchon et Marine Le Pen ont réalisé des scores jamais atteints. Si beaucoup ne pariaient pas un kopek sur Emmanuel Macron il y a encore quelques mois, force est de reconnaître qu'il a su avec un pressentiment remarquable prévoir que le peuple français avait soif de renouvellement, que le carcan des partis traditionnels allait exploser et a réussi avec un rare talent à croire en son étoile et faire preuve d'un «culot» incroyable. Si certains n'ont vu en lui qu'un avatar du grand capital, force est de constater qu'il a réussi un parcours hors norme. Bien sûr une partie non négligeable de ceux qui ont voté pour lui l'ont fait pour barrer la route au Front National, pourtant les observateurs auraient tort de sous-estimer ce qu'il a su incarner et porter. Il faudra qu'ils s'habituent à une jeunesse, à une nouvelle façon de présider. Le «jour d'après», son quinquennat qui s'annonce, forgera l'homme et le président et ceux qui l'ont sous-estimé, l'enfermant dans le carcan d'un banquier pourraient bien s'en mordre les doigts.... Son titre de gloire actuel est incontestablement d'avoir su faire barrage au FN et préservé la France d'une aventure sans retour ! Au Maroc, cette élection a passionné : les très nombreux franco-marocains vivant au Royaume certes mais pas seulement, tout comme la communauté marocaine de France s'est non seulement sentie concernée mais aussi impliquée. Des figures emblématiques telles M'jid El Guerrab (candidat à l'investiture d'En Marche pour les législatives dans la 9ème circo, celle incluant le Maroc), Ahmed Eddaraz, Salah Bourdi et bien d'autres se sont engagés auprès de E. Macron, des comités En Marche se sont constitués au Maroc autour de jeunes tels Jaoued Boussakouran ou Hamza Hraoui...Et puis il a su avoir les bons gestes en visitant le pavillon du Maroc au Salon du Livre de Paris et commémorer l'assassinat de Brahim Bouarram, jeté dans la Seine le 1er mai 1995. Lors d'une rencontre et d'une discussion approfondie avec Emmanuel Macron à Paris, aux côtés de Bariza Khiari, «engagée à ses côtés, de la 1ère heure», de son conseiller diplomatique Aurélien Lechevallier et en compagnie d'autres Marocains telles Hasna Daoudi, Nadia Larguet et notre ambassadeur Chakib Benmoussa, j'ai constaté le charisme qui émane de lui, sa curiosité, et senti dès ce dialogue que les relations franco-marocaines se poursuivraient sous le signe de l'excellence. Alors que je lui faisais remarquer qu'il s'était rendu en Algérie et pas chez nous, en tant que candidat, il m'a aussitôt répondu «j'y viendrai en tant que président»... Bienvenue !