Dans les deux volumes, «Le clochard» (poèmes) et «Ça cloche» (textes) de l'auteur, Hicham Aboumerrouane mène une réflexion autour de différents aspects de l'existence. La littérature en fait, comme le laissent voir les premiers textes des deux œuvres qui se complètent, une partie intégrante. Cette discipline étant alliée à d'autres dans les deux écrits. «Le gris, et ceci est une confidence que je fais au lecteur, sans que l'homme, personnage de cet infini littéraire, en soit informé, est l'allégorie de la sublimation», indique l'écrivain dans «Ça cloche» en établissant des rapports entre lesdites littérature et existence ainsi que la peinture. «Le clochard», qui rassemble des poèmes, est d'ailleurs une œuvre peinte. Le tout étant garni de jeux de mots, de néologismes, voire de quelques répétitions et antithèses voulus par l'auteur qui, cependant, accorde une place de choix, dans ses deux œuvres, à la littérature. Celle-ci étant, comme il le précise à ALM, «une pièce maîtresse, une façon faite de gratitude et qui module, amplifie, les manquements d'une vie d'abord d'un être littéraire qui s'occupe de l'en-soi des choses et des êtres». Ces créatures sont, selon Hicham Aboumerrouane, incarnées par le premier volume «Le clochard». Un intitulé qui désigne, à la fois, le clochard d'une rue et celui qui tire sur les cloches d'une église et se trouve au bout de sa cloche. Chose qui est bien illustrée par la couverture de «Ça cloche». Quant au troisième sens du titre, il est, selon l'auteur, conçu au bout du verbe défini comme étant une longueur découpée moyennant des inhibitions et quelques semblants de vérités qui contribuent, de temps à autre, au ratage de la vie mais permettent de «réussir» une littérature personnelle. Cela se manifeste à travers un style approprié à l'auteur qui recourt à des expressions complexes à l'instar de «rythment dérythment» incitant le lecteur à en suivre le sens véhiculé. Une telle démarche est expliquée par l'écrivain à travers le second volume «Le clochard» conçu, selon ses dires, «dans un mouvement vers l'autre, dans un effort pour l'autre, en l'occurrence le lecteur». Pour leur part, les répétitions sont justifiées, selon Hicham Aboumerrouane, par «une raison esthétique». Et ce n'est pas tout ! Le titre «Ça cloche» est susceptible d'insinuer l'existence d'un problème dans un milieu. «Ça cloche surtout dans l'esprit de quelques dits écrivains qui ont réduit la littérature au contage et à l'histoire bien que la littérature puisse admirablement s'en passer», détaille l'auteur qui exprime son intérêt pour la littérature à travers le style. «Voilà, mon travail, un style au service de l'être », conclut-il.