CAN 2025 : Un match Maroc - Comores difficile, une victoire méritée (Walid Regragui)    CAN 2025 : À Rabat, le prince héritier Moulay El Hassan ouvre la 35e édition    Snowfall and heavy rains expected in Morocco from Sunday to Wednesday    CAN 2025: AFRICALLEZ, el himno de la unidad    Crown prince Moulay El Hassan inaugurates AFCON 2025 in Rabat    CAN 2025 : AFRICALLEZ, l'hymne de l'unité    Procédure pénale : Nouveaux gages de protection pendant la garde à vue    Maroc-Comores : Les Lions réussissent leur entrée    CAN 2025 : le Maroc déploie une architecture sécuritaire intégrée d'envergure continentale    Oujda donne la parole à sa jeunesse à travers le hackathon « Youth Voices »    Guinée : le dossier des trois Marocains retenus à Conakry bientôt devant la justice    Royaume-Uni : Plus de 800 migrants ont traversé la Manche samedi, un record depuis octobre    L'Alliance des États du Sahel lance une force unifiée de 5.000 soldats    Enlèvement de Marocains en Bulgarie : un troisième ressortissant syrien placé en détention    Forum Russie–Afrique : Moscou verrouille sa ligne, Alger se heurte à un mur diplomatique    CAN 2025 À Rabat, le régime algérien exporte sa pathologie politique    Akhannouch : «Nos engagements ne sont pas des promesses électorales»    Afriquia met en garde contre une tentative de fraude exploitant son nom et son image    ANCFCC clôture 2025 sur des performances record    Mobilité électrique - Le Groupe Renault place la recharge électrique au cœur de l'expérience client et dissout Mobilize Beyond Automotive    Températures prévues pour lundi 22 décembre 2025    L'ANRAC durcit les règles du jeu pour la commercialisation et l'exportation du cannabis légal    Marché national - GWM renforce sa présence avec une gamme complète de véhicules    Casablanca : "Winter Africa" propose un mois d'événements multidisciplinaires    Cinéma : « Everybody Loves Touda » distingué à Thessalonique    Cinéma : « Calle Málaga » écarté des shortlists des Oscars 2026    Autonomie du Sahara : «Une opportunité historique pour consolider le processus démocratique», selon Benabdallah    Italie: Accès payant à la fontaine de Trevi à Rome pour lutter contre le surtourisme    Le 1er Rajab 1447 de l'Hégire correspondra au lundi 22 décembre    Maroc Vs Comores : à quelle heure et sur quelle chaîne voir le match en direct ?    Les FAR déploient 3 hôpitaux de campagne à Al Haouz, Midelt et Azilal    Le temps qu'il fera ce dimanche 21 décembre 2025    Achraf Hakimi reçoit le Trophée FIFA « The Best Starting 11 »    CAN 2025: La Direction Générale de la Météorologie lance le service digital « Météo du Match »    CAN : Les Lions face à l'Histoire ce soir    Algérie : Benkirane condamne la proclamation de l'indépendance de la Kabylie    Mbappé égale le record de Cristiano Ronaldo au Real en 2013    L'OMPIC tient la 40ème session de son Conseil d'administration    Le dirham s'apprécie de 0,9% face au dollar américain    CAN 2025. Un dispositif météo digital pour accompagner le déroulement des matchs    Le 1er Rajab 1447 de l'Hégire prévu lundi 22 décembre    CAN 2025: mise en place de bureaux judiciaires dans les stades    Akhannouch : « Les Directives Royales sont notre feuille de route »    Erasmus : le Royaume-Uni opère un retour stratégique vers l'Europe    «Moultaqa Al Walaâ» : Casablanca célèbre la passion andalouse    Patrimoine culturel immatériel de l'UNESCO : le Maroc renforce sa position    « Rabat Patrimoine » : La nouvelle application qui réinvente la découverte du patrimoine de la capitale    Musique, ferveur et cohésion : Timitar clôture son édition anniversaire    







Merci d'avoir signalé!
Cette image sera automatiquement bloquée après qu'elle soit signalée par plusieurs personnes.



Critique cinéma et critique littéraire : Le texte commun
Publié dans Albayane le 08 - 08 - 2012

Au début, il y a le texte : écrit ou image. A la fin, il y a toujours le texte, mais écrit seulement. Entre ces deux stades limites, il y a tout un processus de création effectif et à la portée qui cherche son contexte créatif en rayonnant en dehors de cette présence tactile de texte. Autrement dit, qu'il continue et qu'il soit pérenne, en influençant, et en inspirant. Pour que la critique permette au texte original d'avoir une autre vie.
Toute création se caractérise par cet état de fait. Son objectif ce sont les autres. Et ceux-là ont différentes identités que la critique cherche à attirer et à convaincre par tous les moyens stylistiques disponibles. C'est connu, la critique dirige, évalue, explique, conseille, sasse, éclaire. Et c'est là où l'écriture opère. La différence réside dans le support que la création a choisi au départ. Car le film, court, long ou documentaire ne ressemble pas à la littérature narrative, roman, nouvelle, poème ou pièce de théâtre. L'image n'est pas un texte de création littéraire.
De ce fait, la nature de la critique diffère de par son point de départ et non pas sa finalité. Dans les deux cas le résultat obtenu est le texte écrit.
Ce qui est impératif d'avoir et sur lequel il faut insister, c'est le texte écrit dans une langue forte, exacte, capable d'accrocher le cœur et l'esprit des lecteurs, ceux qui ont ces identités différents. Ici, on ne manquera pas de remarquer que la plupart de ceux qui s'étaient essayé à la critique en France durant les premiers temps du cinéma étaient des écrivains.
Oui, le texte critique littéraire existe depuis belle lurette et a une riche histoire derrière lui. Il a pour objectif d'étudier (élucider) tous les pans de la littérature et non seulement le texte créatif au singulier, roman ou nouvelle...
Par contre, le texte critique cinématographique est axé essentiellement sur le film et c'est à travers lui qu'il se fonde et existe et il prend par la suite toute sa splendeur s'il a été fort bien écrit.
La forme est la même entre les deux textes.
Un texte sur papier, dans un journal ou dans une revue.
Mais au fond, ils diffèrent. La critique cinéma cherche l'idée déterminante, forte, inhabituelle qui est donné à voir dans la mise en scène qui est le contenu du film selon le critique cinéaste François Truffaut, l'idée qui met en valeur « l'ambigüité ontologique de la réalité » selon le fondateur de la critique cinéma André Bazin, « ce que les autres arts ne disent pas ».
Ce même film, limité dans la durée, qui n'est pas ouvert à trop d'interprétation ni à des lectures diverses.
De son côté le texte critique littéraire cherche l'impact général, une plus grande influence, en optant pour la lecture interprétative méthodique, une lecture dans une donnée vaste portée par la richesse inhérente à la langue/langage et qui est sujette à la diversité, les avis de toutes sortes, et les différences. Le roman est un univers clos sur des secrets et des possibilités infinies.
Mais les deux domaines ont pour terrain de visualisation l'écrit, à travers la langue qu'il faut dominer et apprivoiser pour pouvoir créer le troisième texte. Comment ? Le film est avant tout une forme, de la technique qu'il faut maîtriser afin de réaliser l'œuvre en image et donner à voir l'idée. Le film ne demande pas de la connaissance préalable pour être « compris» au premier abord, c'est de l'image. Mais passé au deuxième niveau, celui de la «création» à proprement parlé, il devient un texte à déchiffrer, à «critiquer».
Là, il diffère de la littérature qui dès le départ ne peut être abordée sans connaissance ni enseignement préalables. Ce sont des lettres, des phrases, des paragraphes, des règles, un langage étalé en style, de l'abstrait.
Il est indéniable d'observer cette différence lors de l'écriture. Remarquons que quand un écrivain (de chez nous) écrit sur un film, il tombe fréquemment dans la paraphrase. Celle-ci, la critique cinématographique en a été sauvée, car fondée, instaurée, et a trouvé sa place, grâce à de grandes plumes passionnées et cinéphiles depuis les années vingt du siècle dernier et à l'effort érudit d'universitaires spécialisés il y a une cinquantaine d'années.
Le résultat a été ces « théories du cinéma » qui avaient emboîté le pas aux théories littéraires, en y puisant les outils et l'âme mais en y ajoutant tout ce que le cinéma à pu créer : scénarii, cadre, montage, découpage, espace, temps...
Tout le monde comprend ce qui se meut dans un «cadre» parce que c'est la «réalité» palpable, mais le film est un récit ayant ses propres règles, une création d'art et d'auteur que la bonne critique rehausse, purifie, pour le mettre à pieds d'égalité avec l'œuvre littéraire.
La critique n'a que faire d'un navet. La critique s'est fait à partir de l'œuvre d'art. Le vrai. Ce qui n'est pas le cas de la critique littéraire. On n'a pas de navet en littérature.
Certes il y a la littérature populaire, de gare, sentimentale, pornographies, d'action. Mais ça ne se fait jamais dans le non respect de la langue et des «règles» du récit. Alors qu'un film peut être n'importe quoi sauf un film digne de ce nom ! Il lui suffit de « montrer » comme le cas de certains de nos « films » marocains. C'est là où le littéraire marque un pas de taille.
C'est l'écriture qui détermine
Et les deux types de critique sont de l'écriture. Il ne suffit pas de connaitre les théories, ni toute une armada de connaissance dans le domaine des sciences humaines pour arriver à écrire un texte singulier, solide et inventif. Comme il ne suffit guère de lire un grand nombre d'œuvres littéraires universelles ou voir le plus possible de films. Ce qu'il faut c'est cette alchimie nécessaire qui transforme cela en écriture. Transforme l'impact senti après la lecture, après la vision, en phrases qui donnent à voir/ sentir les réactions intérieures, ce que le cœur à perçu, ce que l'intellect à saisi. Pour résumer, écrire un texte qui se singularise par la langue usité, le style adopté, l'approche choisie, et où l'égo et l'autre sont appelés à s'influencer mutuellement, obligatoirement, comme cela arrive dans toute acte de création.
La critique c'est l'écriture rien de plus. Pour s'en convaincre on peut toujours lire par exemple les textes du fameux écrivain et maitre Jorge Luis Borgès des débuts quand il était critique de cinéma !


Cliquez ici pour lire l'article depuis sa source.