La gestion durable de la ressource en eau au centre du débat à Agadir Quelles synergies entre les parties prenantes pour une gestion durable de la ressource en eau dans le Grand Agadir ? La question est épineuse, compte tenu des changements climatiques, de la rareté de la ressource en eau et du contexte de la région qui fait face depuis plusieurs années à la rareté de cette ressource et s'active pour la mise en place d'une station de dessalement et dont les trois secteurs piliers ATP (tourisme, agriculture, pêche maritime et activités y afférentes) génèrent une grande consommation d'eau et connaît également une forte urbanisation. Le colloque est organisé conjointement par la Coalma (Coalition marocaine pour l'eau) et la CGEM Souss-Massa, à l'occasion de la Journée mondiale de l'eau célébrée cette année autour de la question des eaux usées. Rappelons que cette année les Nations Unies mettent en lumière la problématique des eaux usées et les différents moyens de réduire leur volume et de développer leur réutilisation. En effet, pas moins de 80% des eaux usées provenant des lieux d'habitation, des villes, de l'industrie et de l'agriculture sont rejetées dans la nature, polluant l'environnement et appauvrissant les sols. Par ailleurs, l'objectif n°6 du développement durable (garantir l'accès de tous à l'eau et à l'assainissement et assurer une gestion durable des ressources en eau) se décline par la réduction de moitié de la proportion d'eaux usées non traitées et le développement à l'échelle mondiale du recyclage et de la réutilisation sans danger de l'eau. Par cette initiative la Coalma veut promouvoir une gouvernance de l'eau à même de renforcer la gestion des demandes et une valorisation optimale de l'eau mobilisée et des écosystèmes qui la permettent. Si la réutilisation des eaux usées constitue une solution de gestion durable, l'excès de salinité et la forte présence de nitrates dans les eaux usées appellent à une gestion suivie scientifiquement pour garantir la protection aussi bien de la nappe phréatique que de la plante et du sol. Au niveau régional, une gestion efficace des eaux usées est loin d'être mise en place malgré le contexte régional. Au niveau du Grand Agadir, la mobilisation des ressources non conventionnelles n'assure que la couverture d'un pourcentage dans l'arrosage des espaces verts. Par ailleurs, un seul golf sur les cinq existants au niveau de la ville est irrigué par les eaux usées réutilisées et épurées. Un long chemin est à faire afin de garantir une maximalisation de gestion et réutilisation de eaux usées. Pour Houria Tazi Sadeq, présidente de la Coalma et experte de la CGEM dans la question de l'eau, «le Maroc, dont toute l'eau vient du ciel, a toujours compris la valeur de l'eau. Néanmoins, les projections à l'horizon 2050 montrent l'influence de l'instabilité climatique sur la disponibilité des ressources en eau pendant que les demandes augmentent et se diversifient. Comment mieux en cerner les interpénétrations et anticiper en faveur d'une sécurité hydrique dans le cadre d'une gouvernance évolutive et adaptée ?». A l'issue de ce colloque, l'ensemble des recommandations de la coalition sera rassemblé dans un projet de livre blanc qui sera largement diffusé et déposé auprès du nouveau gouvernement.