La galerie «Les Atlassides» à Marrakech abritera à partir du 29 décembre une exposition de bijoux et de textiles de trois créateurs marocains. Amina Agueznay, Nourredine Amir et Soumiya Jalal Mikou exposent leurs dernières créations jusqu'au 30 janvier 2005. La tradition est revisitée par trois créateurs marocains. Amina Agueznay, Nourredine Amir et Soumiya Jalal Mikou unissent leurs créations le temps d'une exposition à la galerie « Les Atlassides » de Marrakech. A partir du 29 décembre, cette galerie va accueillir ces trois jeunes artistes marocains qui fondent leurs créations sur la tradition. Cette dernière est prise comme essence de leurs œuvres et leur permet de réinventer la tradition pour l'adapter à la modernité. Bijoux, modes, et tissages seront exposés aux regards des spectateurs. Chacun des artistes révélera au grand jour son savoir-faire. Amina Agueznay dans les bijoux, Nourredine Amir dans la mode et Soumiya Jalal Mikou dans le tissage. Mais qui sont réellement ces trois artistes ? Créatrice de bijoux réputée, Amina Agueznay fit au départ des études d'architecture aux Etats-Unis. Le retour dans son Maroc natal correspondait à un désir de changer de voie. Fille d'une artiste-peintre qui collectionnait d'antiques bijoux berbères, elle créa une première collection inspirée de cette tradition. Elle trouvera par la suite son créneau, en assemblant à des œuvres issues d'un passé prestigieux des matières aussi différentes que du nacre, du corail noir, du quartz, des galets et autres matières trouvées. Ces bijoux sont aujourd'hui adaptés dans le secteur de la mode. Travaillant aujourd'hui avec le styliste Noureddine Amir, elle confectionne des bijoux en cannelle, en papier, en bois et les assemble sur des tissus des caftans réalisés par Nourredine Amir. Ce dernier, s'inspire de la tradition pour offrir des créations tout en richesse. Certains critiques déclarent que la couleur locale et le folklore n'ont pas de place dans sa recherche. En revanche, la tradition guide Nourredine Amir pour aboutir à une création moderne. « La tradition est malmenée et explorée par Nourredine Amir » déclare le critique français François Olivier Rousseau. L'atelier de Nourredine Amir ressemble à un laboratoire. Un laboratoire où l'on travaille le lin fin au henné et aussi des matières comme la rose ou la cannelle. C'est une manière de leur faire prendre les formes les plus inattendues et les plus gracieuses. «Nourredine Amir est novateur dans le respect des formes », ajoute François Olivier Rousseau. Enfin, la troisième artiste-peintre qui expose aux «Atlassides» est une architecte d'origine. Cette personne n'est autre que Soumiya Jalal Mikou. Celle-ci a obtenu son diplôme d'architecture en 1984 en France. Elle revient au Maroc exercer son métier d'architecte urbaniste pendant quelques années. Mais parallèlement à cela, cette artiste avait une fascination pour le textile. C'est ainsi qu'elle décide de partir pour le Canada pour suivre une formation en tissage à l'école des métiers d'art en construction textile de Montréal. Une fois de retour au pays, Soumiya Jalal Mikou travaille avec des artisans dans différentes régions du Royaume. Ici encore la tradition est redécouverte et réadaptée par cette artiste. Ces compositions sont caractérisées par une certaine rigueur dans le choix des tonalités de couleur qu'elle adore. Des tons beige, vert clair sont souvent dominants dans ses tissages. Des tissages que Soumiya ambitionne d'industrialiser et de leur donner la possibilité d'une production en série de très grande qualité. En somme, l'exposition des trois créateurs précités sera l'occasion pour le public marocain de voir la tradition sous un nouveau visage. Une tradition qui inspire Amina Agueznay Nourredine Amir Et Soumiya Jalal Mikou.