Le Président irakien fait semblant d'hésiter avant de prendre sa décision sur la résolution 1441 du Conseil de Sécurité de l'ONU. Une guerre en Irak pourrait entraîner un demi-million de morts et donner un nouveau souffle au terrorisme. Les Etats-Unis attendent la décision de Saddam Hussein concernant la résolution 1441 du Conseil de Sécurité de l'ONU et n'accordent aucune importance au rejet de cette résolution par le Parlement irakien qu'ils assimilent à une chambre d'enregistrement : «Le Parlement irakien n'est rien d'autre qu'une chambre d'enregistrement pour Saddam Hussein. Il n'y a pas de démocratie. Ce type est un dictateur et nous devons attendre de voir ce qu'il va dire», a déclaré hier George W. Bush à des journalistes. «C'est fini. Nous ne négocions plus. Il n'y a plus le temps. Il a dit qu'il désarmerait et il doit maintenant désarmer», a réaffirmé le Président américain. Lui emboîtant le pas, le porte-parole de la Maison Blanche pour les questions de sécurité, Sean McCormack avait soutenu que «le Parlement irakien n'avait pas grand-chose à dire dans la conduite des affaires de l'Irak. Il n'y a qu'une seule voix qui compte vraiment dans ce régime despotique, celle de Saddam Hussein». Il a ajouté que «le premier test important pour Saddam Hussein est l'échéance de vendredi. Le choix lui appartient désormais de désarmer pacifiquement ou d'être désarmé par la force». Au sujet de cette dernière option, un groupe de médecins pacifistes prédit qu'une guerre conventionnelle en Irak entraînerait la mort de près de 500.000 personnes. Le bilan atteindrait les quatre millions de morts en cas d'utilisation d'armes nucléaires, précise-t-il. La même source avance que les pertes en vies humaines au cours des trois premiers mois de ce conflit pourraient se situer entre 50.000 et 250.000. Ces médecins pacifistes, qui étudient différents scénarios militaires probables, prévoient la perte de 5.000 soldats américains. Par rapport à la première guerre du Golfe de 1990, qui a entraîné la mort de 120.000 soldats irakiens et 15.000 civils, ils estiment qu'une deuxième guerre du Golfe serait beaucoup plus meurtrière. Toujours au chapitre des projections et des conjectures, une guerre au Proche-Orient rendrait un grand service aux mouvements terroristes : «La campagne féroce des Etats-Unis contre les mouvements militants dans la région, signifie que ces mouvements défendent la dignité de la nation musulmane, ses intérêts, sa souveraineté et son destin», a dit le cheikh Nasrallah, secrétaire général du mouvement chiite libanais Hizbollah. «Le plus grand service que puissent rendre les Etats-Unis au Hizbollah, au Hamas et au Jihad islamique est de déclencher leur hostilité au Moyen-Orient», a-t-il ajouté, précisant qu'il s'attendait à ce que Washington lance, après la résolution 1441 du Conseil de Sécurité de l'ONU sur l'Irak, « une nouvelle campagne visant le Hizbollah et les mouvements de libération palestiniens, les accusant de terrorisme».