La décision est tombée en marge de la 12e Conférence sur l'aviation africaine tenue à Casablanca les 20 et 21 octobre. Air Sénégal International, détenue à hauteur de 51% par la RAM, a été sacrée meilleure compagnie africaine par Africain Aviation Magazine. Pur produit de la RAM qu'il a intégré en 1988, le directeur général de la compagnie, Zouhair Mohamed El Aoufir, désigné en 2002 et 2003 comme faisant partie des 20 managers qui font bouger l'Afrique par le magazine « Economia », dresse un bilan satisfaisant. Après trois ans d'un vol en belle ascension, Air Sénégal International envisage pour cette année de franchir le cap des 340 000 passagers. Deux Boeing de nouvelle génération, des 737-700 de 128 sièges sont venus renforcer la flotte. Interview. ALM : Que représente ce trophée pour Air Sénégal International ? Zouhair Mohamed El Aoufir : Ce trophée est pour nous le couronnement d'efforts effectués ces trois dernières années par le staff et toute l'équipe d'Air Sénégal International. C'est aussi la reconnaissance des actions de Royal Air Maroc qui, avec une équipe d'une dizaine de personnes présentes au Sénégal, a assuré remarquablement un transfert d'expertise, exemple d'une coopération Sud-Sud qui peut être considérée, à mi-chemin, comme un projet réussi. L'Etat du Sénégal, partenaire de la RAM dans ce projet a également accompli un grand travail dans tous les plans pour la réussite du projet. Aujourd'hui, le mérite revient au personnel d'Air Sénégal qui dans sa composition, symbolise le prolongement naturel des relations entre le Maroc et le Sénégal. L'année 2003 a été particulièrement éprouvante pour les compagnies de transport aérien. Qu'en est-il d'Air Sénégal International ? Fort heureusement, nous poursuivons actuellement sur une croissance à deux chiffres. L'Afrique de l'Ouest regorge d'énormes potentialités. Néanmoins, le service aérien n'était pas satisfaisant à tous les niveaux. En injectant des capacités, nous avons créé une dynamique. Le Sénégal a une position charismatique sur la scène africaine et la scène internationale. La décision de Yamoussoukro (NDLR : un open sky pour l'Afrique), et le transfert intelligent d'expertise de la part de la RAM ont permis d'adapter au marché une compagnie aux standards internationaux. Les axes Dakar-Paris et Dakar-Casa sont particulièrement dynamiques pour Air Sénégal International? Effectivement, de par les relations unissant la France et le Sénégal, le flux entre les deux pays est assez important. Nous avons démarré au début avec trois vols par semaine. Aujourd'hui, nous sommes à deux vols par jour sur Paris. Le marché français est très dynamique. Il y a énormément de potentialités à développer, comme la province française. Avec la ligne Dakar-Casa, une grande partie des passagers qui vont à l'international transitent par l'aéroport Mohammed V. C'est quasiment un pourcentage de 10 à 15%. Pour ce qui est de l'Afrique, notre présence est assez marquée sur la région. Nous avons signé quelques codes shares particulièrement avec South Africa Airlines. En Afrique de l'Ouest, nous avons un des réseaux les plus denses avec un vol par jour sur les grandes capitales et trois vols par semaine sur les autres. Il a été beaucoup question du leasing et de ses coûts, souvent handicapant pour les compagnies africaines ? Deux de nos avions sont en leasing. Il s'agit de nos deux dernières acquisitions, des avions de nouvelle génération, qui nous permettent de renforcer notre présence sur le marché africain. S'agissant des coûts, je pense que les compagnies africaines présentent sur un certain nombre de domaines, les mêmes coûts et même un meilleur avantage en ce qui concerne la main-d'œuvre au même niveau qu'en Europe quant au niveau de la formation. Mais pour faire un produit de qualité, il faut pouvoir donner en tout temps et à tous les passagers des produits de qualité. Cette offre de services intègre la gestion des coûts.