Le parlement du parti doit statuer sur le recours de Ghellab et Baddou Les istiqlaliens en conclave ce samedi. En effet, le secrétaire général du parti de l'Istiqlal (PI), Hamid Chabat, vient de convoquer une session extraordinaire samedi 4 mars. Une session qui aura pour unique point à l'ordre du jour l'examen du recours déposé par Yasmina Baddou et Karim Ghellab. Les deux ex-ministres avaient en effet saisi le conseil national contre la sanction prononcée à leur encontre par l'instance disciplinaire au sein du parti. Cette dernière avait décidé il y a quelques jours de suspendre les deux cadres du parti ainsi que le président du conseil national et ancien ministre, Ahmed Taoufik Hjira, dix-huit mois. Mais contrairement à Ghellab et Baddou, Hjira n'a pas déposé de recours. Le hic, c'est que la décision de déférer les trois responsables istiqlaliens devant l'instance disciplinaire avait été prise par ce même conseil national totalement acquis à la cause du secrétaire général du PI. Le trio Hjira-Baddou et Ghellab avait ouvertement critiqué les propos de Chabat concernant la Mauritanie, ce qui a poussé ce dernier à saisir l'instance disciplinaire après l'aval du conseil national. Pour certains observateurs, le secrétaire général du parti de la balance voulait faire d'une pierre deux coups. La suspension devait servir à éloigner des figures du parti devenues beaucoup trop gênantes pour Chabat tout en écartant par la même occasion Hjira et Ghellab de la course au secrétariat général lors du prochain congrès prévu la fin de ce mois. Reste à connaître la décision du parlement de l'Istiqlal qui est tout de même dominé par les partisans du secrétaire général. Cela dit, Ghellab et Baddou ont décidé d'aller au conseil national armés d'une décision de justice. Les deux anciens ministres ont également saisi la justice pour invalider la décision de la commission disciplinaire. Le tribunal de première instance à Rabat doit statuer sur l'affaire avant la session extraordinaire. Le verdict de la justice pourrait peser en faveur des plaignants. Ce bras de fer a lieu sur fond de course au fauteuil de secrétariat général. Hamid Chabat a déjà annoncé qu'il va briguer un deuxième mandat consécutif à la tête du PI. Seul bémol, plusieurs figures et poids lourds du parti ont déjà pris leurs distances avec la direction actuelle de l'Istiqlal. Face à Chabat, la candidature de Nizar Baraka, petit-fils du fondateur du PI, Allal El Fassi, est fortement pressentie. Baraka faisait partie des premiers opposants l'élection de l'actuel secrétaire général en 2012. Cela dit, Hamid Chabat garde toujours le contrôle de plusieurs instances de l'Istiqlal. La bataille s'annonce très rude lors du prochain congrès national de l'Istiqlal. La prochaine session extraordinaire du conseil national de ce samedi pourrait déjà annoncer la couleur. Si Ghellab et Baddou retrouvent leurs sièges au sein du PI avant le prochain congrès, cela va ressembler certainement comme un premier revers pour Hamid Chabat.