Avec la nomination du nouveau gouvernement par S.M. le Roi en fin de semaine dernière, Le Premier ministre, Driss Jettou fait sa véritable entrée en scène politique et se met sous les feux des projecteurs et du jugement public. Avec la nomination du nouveau gouvernement par S.M. le Roi en fin de semaine dernière, Le Premier ministre, Driss Jettou fait sa véritable entrée en scène politique et se met sous les feux des projecteurs et du jugement public. Fort d'un appréciable a priori favorable de la part de l'ensemble de ses interlocuteurs, accueilli positivement par la communauté des affaires à laquelle il a été longtemps professionnellement lié, précédé d'une solide réputation d'homme de dialogue, de concertation et de grande capacité d'écoute, l'homme se drape aujourd'hui des nouveaux habits de chef du gouvernement. Et la tâche, pour exaltante qu'elle soit, est ardue et délicate. Le mois qui vient de s'écouler lui a certainement donné un avant-goût des délices de la politique. Ce n'est pas que l'homme soit novice en la matière. Lui, qui a fréquenté les sphères du pouvoir depuis si longtemps et qui a traité avec les cercles de décision les plus influents et les plus déterminants, il ne peut pas être totalement pris au dépourvu dans les arcanes de la politique. Même si, tout au long de ces semaines de tractations avec les leaders des partis politiques, il a davantage été en butte avec l'archaïsme au sein de ces partis, les travers d'un mode de fonctionnement interne très contesté au sein même de ces formations, au point que le Premier ministre désigné s'est souvent trouvé en situation d'arbitre de clivages partisans internes, paradoxalement plus soucieux de la pérennité de ces partis que leurs propres porte-fanions. Mais, justement, la différence réside dans le fait qu'hier, Driss Jettou était davantage un médiateur, un facilitateur, alors que désormais il est en situation de tracer des orientations, d'imprimer un rythme, de prendre des décisions, de mettre en place les instruments à même d'en assurer l'exécution et le suivi. Il est aussi comptable d'une politique d'urgence qui doit répondre au cahier de charges inhérent à la mission qui lui a été confiée par le Souverain lors de sa nomination, traduisant une forte demande en réformes sociales et économiques et devant libérer les énergies, assouplir les procédures, lever les obstacles et blocages de tout genre devant l'initiative et plus généralement donner plus de visibilité et de crédit à l'action publique et aux nouvelles fonctions de l'État, au diapason des exigences de la modernité et de la mise à niveau indispensable de nos institutions. En cela, Driss Jettou sera certainement amené à exercer un pouvoir plus volontariste envers ses partenaires «politiques» du gouvernement. Pour réaliser les résultats qui justifient, a posteriori, les choix des hommes et des femmes qu'il a appelés à faire partie de son équipe et dont il est désormais politiquement responsable, il sera amené à mettre en place les rouages et les outils qui lui permettront d'introduire une forte dose de cohérence dans un gouvernement qui, à première vue, semble pléthorique et disparate. Ce sera donc au niveau de la méthodologie de travail, de la qualité de la coordination et de la communication entre les différents départements, de la rigueur dans le suivi et le contrôle des actions engagées, ainsi que dans les qualités de management et de supervision de l'équipe que la méthode Jettou pourra réellement se déployer.