Entretien. Oscar Fullone est l'entraîneur des hommes qui ont mené le Wydad de Casablanca à sa neuvième Coupe du Trône, samedi au Complexe Moulay Abdellah à Rabat. Aujourd'hui Le Maroc : Quelles instructions avez-vous données à vos joueurs avant le début de la finale ? Oscar Fullone : Les joueurs devaient se concentrer le plus possible. Le moral est une chose capitale dans ce genre de rencontre. Mes joueurs étaient tous crispés et très nerveux. C'était tout à fait normal, puisqu'en demi-finale, ils avaient perdu l'un de leurs meilleurs amis et collègues, en l'occurrence, feu Youssef Belkhouja. Un événement tragique qui a plané sur nous tout au long de la préparation. Nous étions sous pression de tous les côtés, et c'est pour cela que nous n'avons pas fait une bonne première mi-temps. Je dirais même que nous étions «à côté de la plaque». Sur le plan tactique, il fallait absolument fermer les couloirs au MAS, sa grande force sur le terrain. Comment le Wydad a-t-il entamé la rencontre ? Nous ne sommes entrés véritablement en jeu qu'au cours de la deuxième mi-temps. Durant le premier half, les joueurs ont subi trop de pression pour pouvoir se concentrer sur le match. Vers la fin de la rencontre, il devenait nécessaire pour nous de marquer un but, chose que nous n'avons pas pu réaliser. Durant les prolongations, il était clair que le MAS voulait aller aux tirs aux buts. Très prudent, il évoluait avec six joueurs en défense. Seulement, le but de Laânsri a chamboulé tous les calculs des Fassis et le WAC a remporté sa neuvième coupe du Trône. Que ressentez-vous après ce sacre ? Quand on obtient un trophée, ce n'est pas pour soi-même, mais pour l'offrir à quelqu'un, à un public. Cette neuvième Coupe du Trône a permis au WAC de se réconcilier avec son public qui est venu en masse pour soutenir son équipe. Nous avons tous vécu un samedi wydadi à 100 %. J'essaye tout le temps de travailler pour la joie de quelqu'un. C'est ma conception de la vie. Cette Coupe du Trône s'ajoute à un riche palmarès que peu d'entraîneurs ont réussi. Il ne faut pas mettre ce que je vais dire sur le compte de la prétention. Ce titre de Coupe du Trône avec le Wydad est mon trentième sacre en Afrique. Avec le Raja de Casablanca, j'ai remporté cinq titres : une coupe africaine, une super-coupe, une coupe afro-asiatique et deux titres de champion du Maroc. Je n'oublie pas également de citer à ce propos mon passage à la tête de la direction technique de l'ASEC d'Abidjan avec lequel j'ai remporté deux titres. Cependant, je ne suis pas du genre à regarder derrière moi. Les titres sont là, mais il faut les oublier et ne penser qu'à l'avenir. Une finale en Coupe des vainqueurs de coupes nous attend. Ce sera l'occasion de remporter mon 31ème titre, pourquoi pas ? Comment le Wydad prépare-t-il justement cette finale africaine ? La finale de la Coupe des coupes se déroulera durant le mois de Ramadan. Notre préparation s'articulera essentiellement à ce niveau. Nos entraînements doivent être corrects et prendre en compte la perte de minéraux et de sels ainsi que le risque de déshydratation des joueurs. Mais je pense que la programmation de la rencontre aller de cette finale durant le mois de Ramadan ne pose pas de grands problèmes pour mes joueurs. Ce n'est pas un handicap. Au contraire, la foi remplace plusieurs choses que l'organisme pourrait perdre en période de jeûne. Nous avons réussi à remporter la Coupe africaine avec le Raja en plein mois de Ramadan, je ne vois pas pourquoi ce ne serait pas possible avec le Wydad. Qu'en est-il du championnat ? Justement, avant même de penser à la finale de la Coupe des clubs vainqueurs de coupes, je n'ai en tête pour le moment que notre prochaine rencontre en championnat de GNF I face au KAC. Je n'aime pas brûler les étapes. Nous avons déjà perdu trois points stupidement contre la Renaissance de Settat et nous allons faire de notre mieux pour éviter que de telles choses ne se reproduisent. Je raisonne toujours match par match.