L'ex-directeur de l'ODECO poursuivi par la justice affirme avoir élaboré un rapport répondant à l'audit réalisé par l'IGF et que ce document n'a pas été pris en considération par le ministre de tutelle. Depuis la mise en état d'arrestation de l'ex-directeur général de l'Office de Développement des Coopératives, Ahmed Aït Hadout, sur ordre du juge d'instruction près la Cour Spéciale de Justice, les faits reprochés à l'accusé ont fait la une de la presse. Cependant, l'ex-directeur de l'ODECO assure que toutes les accusations sont non-fondées et clame son innocence. Qui est donc Aït Hadout ? Et quelle est sa version des faits ? Natif de la ville de Tiflet, Aït Hadout est un autodidacte qui a su prendre son avenir en main et bâtir une carrière administrative et politique réussie. Ceux qui l'ont connu de près estiment que son caractère le plus marquant est la présénescence. Une qualité qui a fait de lui un homme capable de réaliser ses ambition. C'est ce caractère qui lui permit en 1974 d'obtenir une licence en droit alors qu'il était professeur au collège Attakadoum à Rabat. Un diplôme qui lui permit de rejoindre l'ODECO en 1976 en tant que chef du service juridique, jusqu'à 1986 où il fût nommé directeur de l'Office par intérim. En 1988, Aït Hadout quitte l'ODECO pour assumer des responsabilités dans certains cabinets de ministres et les postes se succédèrent après jusqu'en 1995 date à laquelle il fût nommé directeur général de l'ODECO par Dahir Royal. Cette fonction, il l'assumera pendant sept ans. Il survécut, ainsi, au changement du gouvernement en 1998, et les relations entre lui et son ministre de tutelle ne souffraient d'aucun problème, en dépit des divergences politiques dues à l'appartenance des deux hommes à deux tendances politiques différentes à savoir le Mouvement Populaire pour Aït Hadout et l'USFP pour Ahmed Lahlimi. Cette harmonie apparente allait se transformer en une polémique médiatique, lorsque le ministre de l'Economie sociale des petites et moyennes entreprises et de l'Artisanat, chargé des Affaires générales du gouvernement décida d'ordonner la réalisation d'un audit sur la gestion de l'ODECO à partir de 1998, date de nomination de Lahlimi à la tête du ministère de tutelle. La réalisation de l'audit fut confiée à deux cadres de l'Inspection Générale des Finances. S'appuyant sur les données citées par le rapport, le ministre décide, le 11 juin 2002, de suspendre Aït Hadout de ses fonctions et de nommer l'un des réalisateurs de l'audit, Younès Shaimi, comme directeur par intérim. Aït Hadout, de son côté, affirme qu'il a élaboré un rapport qui répond et explique le non-fondé de toutes les accusations portées par le rapport de l'audit, mais, ce document n'a pas été pris en considération par le ministre. Pour l'ex-directeur de l'ODECO, ce rapport devait être aussi inclus dans l'ordre du jour du même conseil d'administration de l'Office où lecture avait été donnée du rapport de l'audit. Chose qui n'a pas été faite, selon Aït Hadout. Pour ce qui est des accusations de malversations dont il fait objet, l'ex-directeur de l'ODECO affirme qu'il n'a jamais usé de son pouvoir à la tête de l'Office pour bénéficier d'un quelconque privilège. S'agissant des accusations contenues dans le rapport de l'audit, il affirme que ce dernier contient plusieurs erreurs de jugement et qu'il a remis à la justice le document qui en dresse le bilan et que le ministre n'en a pas tenu compte avant de prendre la décision de mettre fin à son mandat à la tête de l'ODECO.