Les législatives marocaines du 27 septembre dernier ont été marquées par une «transparence sans précédent», a affirmé mardi le ministre français des Affaires étrangères. La visite du ministre français des affaires étrangères a constitué une occasion pour l'opinion publique marocaine de connaître les positions de la France et ses jugements de valeur à l'égard du processus démocratique et des élections du 27 septembre et vis-à-vis des questions d'actualité, aussi bien en ce qui concerne le monde arabe que pour ce qui est de la coopération bilatérale. Dans un entretien à la veille de sa visite au Maroc, Dominique de Villepin, qui a qualifié les dernières élections législatives de «pari gagné», a déclaré que ce scrutin constitue «une étape très importante dans le processus démocratique du Maroc et dans son évolution vers l'Etat de droit». «Nous avons suivi évidemment avec beaucoup d'intérêt l'ensemble de la campagne électorale qui s'est déroulée dans d'excellentes conditions». Ces élections, qui se sont déroulées « dans le calme», ont été marquées par «un effort de transparence sans précédent.» M. De Villepin a rappelé, à cet effet, le fait que des ONG marocaines ont pu observer le scrutin» et que la présence accrue des femmes au sein au Parlement «va dans le sens de la démocratisation et de l'ouverture souhaitée par SM le roi Mohammed VI», et ce, en dépit du «contexte politique international extrêmement difficile». Particulièrement à la lumière des menaces de guerre qui pèsent sur le monde arabe et des dangers qui le guettent, aussi bien en Palestine qu'en Irak ou à dans d'autres régions de cette entité. En se rendant au Maroc, le chef de la diplomatie française veut «confirmer, au lendemain de la formation d'un nouveau gouvernement en France et de la nomination par le souverain d'un nouveau Premier ministre,Driss Jettou, l'attachement du Président de la République (française) et de SM le roi au caractère exceptionnel des relations franco-marocaines». "Mon désir, a-t-il déclaré, est que les relations entre le Maroc et la France puissent se fortifier de cet engagement commun des deux cotés, des deux rives de la méditerranée. Il y a là, pour nous, l'illustration de ce que peuvent faire ensemble, dans un monde incertain, instable, deux grands peuples qui s'estiment et qui se respectent». Il s'agit de montrer que par le respect, l'affection et la tolérance, on peut relever de grands défis communs (...) sur les scènes nationale et internationale. Il y a là un atout exceptionnel (...) qu'il faut chercher à valoriser et à développer", a-t-il souligné. Développant sa vision de la coopération entre les deux pays, Dominique de Villepin a estimé que le défi pour les responsables français et marocains réside dans la capacité des deux pays «à renouveler» cette relation et à « chercher à mieux faire pour l'adapter aux besoins». «Nous avons la possibilité d'aller de l'avant et, en particulier, pour répondre davantage aux besoins de nos amis marocains ( appui au développement économique, aux PME/PMI marocaines et au développement des nouvelles technologies)». Bien entendu, le rapport à l'union européenne constitue l'une des questions qui préoccupent le Maroc, notamment au vue des positions hostiles de l'Espagne et la France pourrait jouer un rôle plus accru dans la consolidation de ces rapports.