Le président du WAC, Nasreddine Doublali, apporte des précisions sur la grève des joueurs et revient par ailleurs sur la compétition africaine… De même, il attribue tous les maux dont souffre le football à la «misère totale» que vivent tous les clubs du Maroc. Aujourd'hui Le Maroc : Qu'en est-il de cette de cette grève des joueurs qui a semblé perturber le WAC cette semaine ? Nasreddine Doublali : La grève est terminée, les joueurs sont revenus. Ils ont repris leurs entraînements et ils se préparent pour la finale de la Coupe du Trône. Le problème n'existe plus et au niveau du Comité du WAC, on réfléchit à la possibilité d'une amnistie. Ces jeunes ont été trompés, on ne sait par qui et pourquoi. Il s'agit d'une opération de déstabilisation, alors que le Wydad revient d'une qualification acquise de haute lutte en Algérie. Je note également qu'à chaque fois que le WAC est à la veille d'un rendez-vous important, on cherche à le déstabiliser. Cette grève est incompréhensible, car tous les joueurs sont pratiquement à jour, en ce qui concerne leurs émoluments et leurs primes. Le WAC les traite comme des professionnels. Cela implique des frais énormes que nous acceptons de supporter pour que le Wydad se hisse au niveau qui doit toujours être le sien. Oui, mais quelle est l'origine du problème ? C'est simple. Quelques jeunes joueurs ont été induits en erreur. Il est vrai que lorsqu'ils voient Badr El Qadouri percevoir un salaire de 30.000 dollars au Dynamo de Kiev, cela leur donne des idées. Mais il est également clair que l'on ne pourra pas leur donner des salaires comme ceux de Zidane ou des champions brésiliens ! Car, dans nos clubs marocains, nous sommes encore très loin de la situation financière des grands clubs européens. C'est plutôt la misère. Il s'agit d'un problème que vivent tous les clubs du pays. Il ne faut pas oublier que nous avons entre deux et trois millions de personnes qui vivent à travers le sport. Notre équipe nationale est en passe d'être qualifiée à la CAN, nos juniors y sont déjà qualifiés et le WAC et le Raja sont respectivement en finale et en demi-finale de coupes africaines. Les résultats sont là et il faut se pencher sérieusement sur ce problème de moyens pour essayer d'y apporter une solution le plus rapidement possible. En ce qui nous concerne, lorsque nous sommes arrivés au WAC, nous avons trouvé une dette de plus de 10 millions de dirhams, qu'il s'agit d'éponger. Ce qui retarde nos projets de développement, dont les études et les plans sont réalisés. Il ne nous manque plus que les moyens. Nous arrivons à tenir notamment grâce aux transferts des joueurs et à la somme que nous verse 2M, lorsqu'elle retransmet les matches du WAC à Casablanca. La défaite, dimanche, contre la Renaissance Sportive de Settat n'a-t-elle pas entamé votre moral ? Pas du tout. Nous avons aligné une formation remaniée, constituée pour l'essentiel de jeunes espoirs du WAC. Si nous avions aligné notre équipe-type, le résultat aurait pu être autre. Mais je félicite l'équipe settatie et son président Rachid Azmy, qui a lui aussi a donné leur chance à de jeunes éléments promis à un bel avenir. Dans quel état d'esprit se trouve le WAC avant sa finale face à l'Asante Kotoko? Dans un état d'esprit excellent. Mais je voudrais, dans ce même ordre d'idées, et concernant les Coupes africaines, rappeler que le règlement de la CAF stipule que ce sont les fédérations nationales qui doivent tout prendre en charge. Jusqu'à présent, nous n'avons toujours rien reçu. Et chaque fois que nous sommes engagés dans des joutes africaines, nous nous retrouvons avec des ardoises de 4 à 5 million de dirhams. Des sommes que l'on pourrait utiliser pour notre club et … gâter nos joueurs. Pour l'heure, nous sommes concentrés sur notre finale de la Coupe du Trône, que nous disputerons samedi face au MAS. Et nous devons encore disputer la finale de la Coupe des Coupes, puis à la Coupe arabe. Avec le championnat, cela fait autant de challenges que le WAC se doit de relever avec succès.