Le 7ème Congrès de l'USFP, dont la date n'a pas encore été fixée, devra permettre l'émergence d'une jeune garde. Le parti est appelé plus que jamais à une profonde remise en cause. Les préparatifs du 7ème Congrès de l'USFP vont bon train. La commission qui est chargée de tout mettre en place a été désignée samedi dernier. Elle est composée, comme le veulent les statuts du parti, des membres de la Commission administrative ainsi que de personnes proposées par le Bureau politique et qui ont été acceptées par la Commission administrative. Cette commission préparatoire devra ainsi mettre au point, entre autres, les projets de réformes qui seront examinés et éventuellement entérinés par le Congrès, sans oublier l'organisation des élections des délégués qui participeront à ce Congrès et dont la date n'a pas encore été fixée. Sur ce point, dans son allocution devant la Commission administrative, le Premier secrétaire de l'USFP, Mohamed Elyazghi a estimé que la commission préparatoire du Congrès devait concevoir "une vision claire de l'avenir, la définition d'un programme précis qui dépasse le cadre des orientations générales, le développement d'une nouvelle conception des fonctions du parti, de ses méthodes de travail, de ses modes d'interaction avec son environnement politique, social, institutionnel et culturel". Selon Mohamed Benyahia, député USFP de Chtouka Aït Baha, le 7ème Congrès a, en fait, trois grands enjeux. Tout d'abord, il s'agira de renouveler les appareils du parti. "A cet effet, l'USFP sera appelé à injecter du sang neuf dans ses instances dirigeantes", souligne Benyahia. En clair, les jeunes doivent, au lendemain du 7ème Congrès, être fortement représentés dans les plus hauts postes du parti. Une manière de préparer une nouvelle génération d'hommes politiques dont les tâches ne seront pas cantonnées aux seules affaires de la jeunesse. Cependant, "on ne peut pas rajeunir les organes du parti d'un seul coup", tempère Benyahia. "C'est la raison pour laquelle, poursuit-il, le 7ème Congrès doit être une étape transitoire. Si le parti ne réussit pas ce pari, il aura d'énormes difficultés à l'avenir". Deuxième enjeu du 7ème Congrès de l'USFP: redorer le blason du parti auprès des citoyens. Effectivement, le parti d'Elyazghi a tendance à perdre du terrain. Les dernières consultations partielles ont illustré ce recul. "On ne peut pas nier que les Marocains, de manière générale, s'éloignent de tout ce qui a trait à la chose politique", explique Benyahia. D'où la mission de l'USFP qui "doit redonner confiance aux citoyens et continuer à jouer le rôle de leader sur la scène politique nationale". D'un autre côté, force est de constater que l'USFP a énormément souffert, même beaucoup plus que les autres formations politiques, de l'expérience d'alternance. Le départ en masse de plusieurs militants de valeur, la scission de la centrale syndicale et une attitude hautaine de la direction du parti à l'égard de cette hémorragie, sont certainement à l'origine de cette fragilité qui caractérise aujourd'hui l'USFP. "Toute expérience politique a des aspects positifs et d'autres négatifs", commente Benyahia. Il est donc tout à fait normal que l'USFP "fasse son auto-critique et revoie sa copie". Le député de Chtouka Aït Baha estime qu'il ne "faut pas avoir peur de dire cela aux Marocains". Tout en persistant à croire que l'Alternance était "une grande expérience pour le parti et pour le Maroc", Benyahia pense que l'USFP "doit rectifier certains tirs et s'impliquer davantage dans la construction démocratique". Avec qui? C'est toute la question des alliances. "Nous pouvons être en désaccord avec nos partenaires sur tel ou tel point, mais cela ne devrait pas nous empêcher de construire une alliance avec eux". Le troisième enjeu est probablement le plus important pour Benyahia. Il s'agira de la refonte des structures du parti à travers la création d'instances régionales. Aujourd'hui, l'USFP ne compte que des secrétariats provinciaux. "Pour accompagner la politique de régionalisation prônée par le pays, la mise en place d'instances régionales devient une nécessité", assure Benyahia. Le but étant de permettre à une élite régionale d'émerger et de renforcer les structures et l'action du parti. L'hégémonie de Rabat et de Casablanca doit cesser. C'est ainsi que l'USFP pourra percer dans l'avenir proche, c'est-à-dire dans les élections de 2007.