Bien qu'elle soit toujours une des belles vitrines touristiques du Maroc, Tanger a vu, à la fin des années 80, et début des années 90, le nombre de ses visiteurs internationaux dégringoler d'une manière très significative. Les professionnels et les responsables du tourisme veulent récupérer ces parts de marchés perdues. Parmi ces derniers, figurent les touristes britanniques, dont les arrivées se chiffraient en moyenne, lorsque la destination tangéroise connaissent son âge d'or, entre 2.000 à 3.000 par semaine. Selon les professionnels de la place, la récupération de ces marchés stratégiques s'avère difficile en raison du manque de liaisons aériennes entre Tanger et les principales villes européennes. «La ville est appelée à améliorer sa desserte aérienne pour pouvoir récupérer ces parts des marchés. Elle devrait aussi multiplier des opérations promotionnelles de la destination envers les Britanniques et les autres touristes internationaux», tient à préciser le délégué provincial du tourisme à Tanger, Saïd Abassi. Il est à souligner que les contrats-programmes régionaux du tourisme sont, selon ce responsable, d'un grand apport pour la récupération de ces marchés au Maroc. Sans oublier pour la même raison les opérations de promotion de la ville et les autres zones de la région par le conseil régional de Tanger-Tétouan-Al Hoceima (CRT-TTA) et avec le soutien de l'Office national marocain du tourisme (ONMT). Et ce dans le cadre d'un ambitieux programme de communication et de marketing entrepris en vue de promouvoir le Nord aussi bien au Maroc qu'à l'étranger. Et en plus du renforcement de sa capacité litière, la destination de Tanger ne peut dans ce contexte que bénéficier «de grands projets structurants, dont la majorité est réalisée dans le cadre de l'ambitieux programme Tanger-Métropole. La réhabilitation et restauration des sites historiques et touristiques contribuent à la récupération de ces marchés stratégiques», souligne M. Abassi, faisant remarquer que parmi ces sites historiques et touristiques, celui des Grottes d'Hercule- qui a été complètement réhabilité et restauré- continue de faire la force de la destination tangéroise et la région dans son ensemble. Il est à rappeler que le Royaume-Uni s'est positionné, depuis que la ville était sous statut international et jusqu'à la fin des années 80, au premier rang en termes d'arrivées et de nuitées. Cet engouement des Britanniques pour la ville a été encore plus favorisé en particulier par les tour-opérateurs britannique (dont Thomson et Cadogan), qui affectaient à l'époque des représentants à Tanger. Et vu sa proximité géographique avec le Maroc, l'Espagne a pris depuis le relais pour accéder au premier rang parmi les pays étrangers. En se basant sur les dernières statistiques de janvier-août, les touristes espagnols ont effectué, pendant cette période, quelque 29.865 arrivées dans les hôtels classés de la destination. Alors que les Britanniques n'ont pu, au cours de la même période, atteindre que 4.668, et ce bien loin des autres pays comme la France (24.057 arrivées).