Assurer la consommation en eau potable de plus 5 millions d'habitants est un challenge à relever surtout quand les ressources sont restreintes. Voici la mission que s'est fixée Lydec à travers son plan stratégique entreprise 2020. De ce fait, l'opérateur de services publics gérant la distribution d'eau et d'électricité de la région du Grand Casablanca s'est engagé sur trois axes avec une ambition d'optimisation opérationnelle, à moyen et long terme, permettant ainsi au distributeur de faire face aux besoins d'une région en pleine croissance. Réduction des émissions de gaz à effet de serre de 20% Bien avant la COP22 ou même la COP21, Lydec avait déjà défini son plan d'action en matière de développement durable et économie d'énergie. La première action consiste à réduire ces émissions de gaz à effet de serre (GES) de 20%, à l'horizon 2020. «Nous sommes l'une des premières entreprises ayant effectué son bilan de carbone en juin dernier. Cette évaluation nous a permis d'entreprendre des actions concrètes pour réduire l'impact carbone sur le climat», déclare Jean-Pascal Darriet, directeur général de Lydec. Selon le bilan effectué en 2015, l'entreprise a produit 340.000 tonnes équivalent CO2 de GES. Et cela ne peut se faire qu'à travers la conversion des sources d'énergie en énergies renouvelables. A savoir que Lydec ambitionne d'atteindre une part de 10 % d'énergie consommée à usage interne issue de sources renouvelables d'ici 2020. Limiter les fuites Le deuxième engagement de Lydec consiste à réduire la quantité des eaux perdues en fuite sur les réseaux d'alimentation. Selon Jean-Pascal Darriet, «l'objectif derrière cet engagement est de pouvoir assurer un rendement optimal de façon à obtenir l'équivalent d'une ville de 1,2 million d'habitants alimentés en eau potable issue des économies d'eau dégagées, d'ici 2020». Il ajoute qu'«actuellement la ville de Casablanca ne dispose pas des ressources correspondantes, surtout qu'il s'agit d'une ville en pleine croissance». Face à ce manque de ressources, Lydec travaille sur l'alimentation de la ville blanche à travers les économies dégagées et aussi à travers la réutilisation des eaux usées dans le domaine de l'irrigation, afin de répondre aux besoins actuels et futurs. Réutilisation de l'eau usée pour l'irrigation La nouvelle station d'épuration de Mediouna est basée sur un processus ultra-moderne permettant de produire 3.000 m3 d'eau traitée par jours. Cette eau a la même qualité que l'eau potable. Elle est mise à disposition des agriculteurs de la région, traitée, et prête à être utilisée pour l'arrosage et l'irrigation. Ce qui permet de préserver la ressource et les gisements d'eau potable correspondants. «Nous avons également à titre pédagogique dans le cadre des partenariats que nous avons avec les associations, mis en place 600 m2 de jardin urbain, adossé à cette station d'épuration d'eau usée, pour montrer et témoigner de la meilleure façon avec laquelle on peut utiliser cette eau pour les plantations», souligne le directeur général de Lydec. A la sortie de la station, cette eau traitée ne passe par aucun autre procès et peut être utilisée à volonté par les agriculteurs de la région, surtout qu'il n'y a pas de réseau à entretenir, ce qui permet d'assurer une gestion optimale des ressources. Maryem Laftouty (journaliste stagiaire)D