Les aspects de la généralisation de l'éducation financière demeurent un vrai défi non seulement en termes de mise en œuvre, mais aussi en termes d'identification de modèle adéquat. Une inclusion financière réussie ne se concrétisera qu'à travers l'éducation à la bonne gestion des ressources. Et pour le Maroc, les premiers défis relevés ont commencé à donner leurs fruits. C'est ce qui a été approuvé, jeudi à Skhirat, lors de la tenue de la conférence sur l'éducation financière dans le monde arabe. Organisée par le Fonds monétaire arabe (FMA) et Bank Al-Maghrib (BAM), la conférence a réuni plusieurs experts et hauts cadres des institutions financières de la région Mena et internationales, ainsi que quelques chercheurs et professionnels du secteur privé. Pour tous, la question est la même : L'éducation financière serait-elle une solution phare au développement économique des pays ? En effet, les aspects de la généralisation de l'éducation financière demeurent, tout autant, un vrai défi non seulement en termes de mise en œuvre, mais aussi en termes d'identification de modèle adéquat. Le Maroc, à travers sa propre expérience, a pu apporter, par l'adoption de l'éducation financière au niveau de certains segments, la preuve d'un début d'expérience réussi, qui peut guider les autres pays arabes vers le développement économique et social convoité par plusieurs pays de la région Mena. En effet, l'inclusion financière est considérée comme vecteur essentiel à la diminution du taux de pauvreté dans les pays arabes. Selon les recommandations de la banque centrale, l'urgence curative est axée principalement sur l'accès aux services de financement à toutes les catégories sociales. Par ailleurs, et selon les chiffres communiqués par Abdulrahman A. Al Hamidy, directeur général et président du conseil d'administration du FMA, «le taux de chômage des jeunes dans le monde arabe est évalué à 30,6%, alors qu'au niveau mondial ce taux ne dépasse pas 13,1%». Cette situation n'est que plus affirmée quand il s'agit de genre (le taux de chômage des femmes au niveau des pays arabes a atteint 52,3%, alors qu'au niveau mondial il n'est que de 13,5%). D'où l'intérêt, et surtout la nécessité, de se pencher davantage sur les solutions permettant de faciliter l'accès aux services financiers à toutes les catégories sociales. Parmi ces solutions, l'éducation financière demeure une composante majeure de l'inclusion financière, qui a pris une dimension importante au cours de ces dernières années. Selon les chefs de départements ministériels, le Maroc, comme l'Egypte, a réussi à relever le défi. Et le résultat est plus que satisfaisant. Considéré dès à présent en tant que locomotive qui a su définir les vecteurs directs du développement économique, «le Maroc a réussi à mettre en place un premier plan stratégique 2014-2015, lors duquel les acteurs ont décliné tous les principaux segments intéressés par l'éducation financière», déclare Abdellatif Jouahri, gouverneur de Bank Al-Maghrib (BAM) et président de la Fondation marocaine de l'éducation financière (FMEM). Et de poursuivre: «Nous avons commencé par les jeunes qui sont les principaux futurs acteurs du développement économique. Ensuite nous avons travaillé sur la sensibilisation des PME et TPE, particulièrement dans le secteur de l'artisanat. Il était également très important d'intervenir au niveau de l'enseignement supérieur que ce soit à travers les universités ou la formation professionnelle». Ainsi, la conférence, clôturée ce vendredi, regroupera un ensemble de recommandations issues de l'accent mis sur l'évaluation de l'efficacité et de l'impact des programmes d'éducation financière, prenant le Maroc comme locomotive par son expérience réussie. L'événement a été aussi l'occasion de présenter des données empiriques récentes sur l'éducation financière qui permettront le partage des leçons tirées des politiques issues des programmes de chaque pays, afin d'assurer un futur économique prospère, surtout au niveau du monde arabe. Maryem Laftouty (journaliste stagiaire)