«Cet outil qui est utilisé en tant que cartographie nous permet de disposer de données. Celles-ci vont nous permettre d'avoir plus de détails sur la vulnérabilité des petits agriculteurs au niveau des régions qui sont couvertes par le FIDA». Les premiers résultats de «la carte de vulnérabilité et d'adaptation des petits agriculteurs au changement climatique» ont été dévoilés mardi à Rabat. Cette première expérience se focalise sur la région de Marrakech-Safi. Elle sera étendue à d'autres régions concernées par les programmes d'appui du Fonds international de développement agricole (FIDA) et du Plan Maroc Vert, à savoir Beni Mellal-Khenifra, Drâa-Tafilalet et Fès-Meknès. L'étape finale sera corroborée par l'annonce des résultats définitifs lors de la COP22. A ce sujet, le directeur de l'Agence de développement agricole précise que «cet outil qui est utilisé en tant que cartographie nous permet de disposer de données. Celles-ci vont nous permettre d'avoir plus de détails sur la vulnérabilité des petits agriculteurs au niveau des régions qui sont couvertes par le FIDA. Nous allons commencer par Marrakech, c'est une première étape». Et d'ajouter : «D'ici la COP22 nous allons présenter le reste, c'est-à-dire les autres zones qui sont couvertes par le programme du FIDA dans le cadre du Plan Maroc Vert». Ce projet piloté par l'Agence de développement agricole (ADA) a été financé par le FIDA à hauteur de 450.000 dollars américains. Un financement pour l'agriculture africaine Véritable outil d'identification et de mise en œuvre de mesures de mitigation des effets des changements climatiques, cette carte permet de renforcer l'accès à l'appui financier des bailleurs de fonds climat. Au cours de cet atelier, les responsables et experts présents ont pu partager leurs témoignages et leur expertise sur les bonnes pratiques liées à la vulnérabilité et à l'adaptation du secteur agricole aux changements climatiques. Au centre des discussions, les initiatives marocaines pour la COP22, et notamment l'initiative Triple A qui met en avant l'Afrique. Mohamed Badraoui, directeur de l'Institut national de la recherche agronome (INRA), a souligné que «cet atelier s'articule autour d'un élément fondamental dans l'évaluation des impacts des changements climatiques sur l'agriculture et sur les écosystèmes en général. Il s'agit de la vulnérabilité des systèmes agricoles et la vulnérabilité des terres en général. Et ce que nous avons présenté fait appel aux technologies utilisées pour évaluer la vulnérabilité des terres et des systèmes agricoles aux changements climatiques. Dans ce cadre-là, cet élément est fondamental pour la mise en œuvre de l'initiative marocaine en faveur de l'Afrique et l'initiative de l'adaptation africaine au changement climatique. Celle-ci repose sur un certain nombre de principes. D'abord chercher un financement important pour l'agriculture africaine pour qu'elle puisse s'adapter aux changements climatiques. Deuxièmement, proposer un certain nombre de solutions qui vont de la gestion durable des sols à la gestion de l'eau, en passant par la gestion des risques climatiques et aussi des mécanismes nouveaux de financement des petits agriculteurs face aux changements climatiques en Afrique». Transfert du savoir-faire marocain Sur l'opportunité de ces données et les objectifs poursuivis par la réalisation de cette cartographie, le directeur de l'ADA a mis en évidence «l'expertise nationale qui a contribué à la réalisation de ces résultats et les effets attendus par ce projet. Ces outils scientifiques vont nous permettre de présenter sur la table des projets agricoles qui vont mobiliser des fonds. Tout ce qui a été fait jusqu'à présent, c'est-à-dire 90% des fonds, partait vers l'atténuation parce que tout ce qui est adaptation était difficile à mesurer. En alliant ces outils nous allons pouvoir apporter des projets agricoles et non-agricoles basés sur des outils scientifiques d'une part et d'autre part sur l'expérience marocaine fondée sur la réalité nationale». Mohamed Badraoui, directeur de l'INRA, a, quant à lui, souligné les éléments fondamentaux qu'on peut tirer de cette carte de vulnérabilité. «Personne ne doit mettre en vente ces données. Les données de base doivent exister et doivent être partagées. C'est le droit à l'information scientifique et technique». De même, M. Badraoui a rappelé que «l'information sur les ressources naturelles est une information publique». Ensuite, le directeur de l'INRA a fait remarquer que «le deuxième élément c'est prendre les données les plus pertinentes pour l'adaptation de l'agriculture aux changements climatiques». Le troisième élément, selon M. Badraoui, «est lié aux technologies d'adaptation passées en revue et qui ont abouti à de bons résultats. Il faut les utiliser dans les projets de développement aujourd'hui». Leila Ouchagour Journaliste stagiaire