Quatre années sont passées depuis le lancement du projet d'intégration du changement climatique dans la mise en œuvre du Plan Maroc Vert (PICCPMV). L‘heure du bilan ayant sonné, un atelier de clôture a été tenu à Rabat lundi 5 octobre où les différents acteurs ont été réunis pour revenir sur les mécanismes de réalisations, les défis et les grands enseignements retenus dans l'approche de la question du changement climatique. Détails. Lancé depuis 2011 par l'Agence pour le développement agricole (ADA) en partenariat avec la Banque mondiale (BM), ce projet a pour particularité l'adoption de mesures d'adaptation au changement climatique issues des résultats de l'institut national de la recherche agronomique (INRA). Comme expliqué par Mohamed El Guerrouj, directeur général de l'ADA, ce projet a été financé grâce à un don de 200 millions de dirhams (4,35 millions de dollars) provenant du Fonds pour l'environnement mondial (FEM). La part du gouvernement marocain dans ce projet s'élève, quant à elle, à 226 millions de dirhams. «Aujourd'hui, plus de 45% des projets du pilier II du Plan Maroc Vert intègrent au moins une mesure d'adaptation au changement climatique au niveau de leurs parcelles», précise la même source. Si l'on se fie aux prévisions, ce pourcentage était d'une valeur cible qui ne dépasse pas les 36%. Pour les représentants du FEM, ce projet relève d'une initiative concrète de proximité. «Après 4 ans de mise en œuvre, des résultats quantifiables méritent d'être rappelés. Au niveau du FEM, nous sommes contents de constater que les objectifs initiaux ont été largement dépassés. Maintenant, des efforts restent à fournir en termes de gestion de connaissances et de savoir-faire. Ces résultats doivent être capitalisés et documentés pour servir à plus grande échelle», a-t-on relevé. A noter qu'au lancement du projet, il y a quatre années, l'INRA avait identifié plus de 35 mesures adaptées à la réalité et aux besoins de l'agriculture marocaine. De cette batterie de solutions, une dizaine d'idées ont été retenues et appliquées sur le terrain. «Il s'agit essentiellement de projets liés au progrès génétique, aux techniques de collecte des eaux pluviales et aux bonnes pratiques agricoles requise», fait savoir le directeur de l'INRA, Mohamed Badraoui, avant d'ajouter que les projets traitant du progrès génétique «ont été identifiés au niveau de cinq régions à fort potentiel agricole considérées par l'INRA particulièrement vulnérables au changement climatique». Il s'agit de Chaouia-Ouardigha, Rabat-Salé - Zemmour–Zaër, Tadla–Azilal, Doukkala–Abda et Gharb-Chrarda -Beni Hssen. Au terme de cette initiative, ils sont environ 2.500 agriculteurs à travers le Royaume à avoir bénéficié de ce projet grâce auquel 1.400 ha ont été semés avec des semences céréalières certifiées selon le mode de semis direct, 1.500 ha ont bénéficié d'irrigation d'appoint et de techniques de collecte des eaux pluviales et 660 ha avec des techniques agronomiques améliorées. Il est également à souligner que, pour initier les différents acteurs aux techniques précitées, des séances et ateliers de formation ont été programmés. Selon l'ADA, plus de 3.000 bénéficiaires ont profité de ces sessions depuis le démarrage du projet.