Le ministère de l'intérieur a annoncé jeudi que les deux Marocains extrémistes, partisans de Daech, expulsés de France il y a quelques jours, avaient la ferme intention de commettre des «attentats terroristes» au nom du groupe Etat islamique (EI) en France et au Maroc. A l'issue des investigations menées par les enquêteurs du Bureau central d'investigations judiciaires (BCIJ) les orientations des terroristes et leur adhésion totale à la stratégie de Daech sont formellement prouvées. Selon la même source, l'un des deux suspects a été recruté par un dirigeant de Daech actif en Syrie et en Irak dans le but de coordonner des opérations terroristes d'envergure en France au nom de l'EI. D'abord la recrue envisageait d'aller en Syrie avant que le recruteur ne lui demande de suspendre son projet de rejoindre ce foyer de tension, et de le charger plutôt de coordonner des opérations terroristes en France au nom de l'EI, a précisé le ministère dans un communiqué. Se conformant aux ordres de son commanditaire, le mis en cause s'est immédiatement engagé dans des opérations de surveillance et de repérage de plusieurs sites et cibles publics sensibles dans son lieu de résidence en France, en particulier ceux qui connaissent une forte affluence de citoyens lors des vacances de fin de semaine. Les terroristes prévoyaient de commettre des attentats ciblant les foules soit par des armes à feu, soit en fonçant directement dedans par un véhicule ou encore en déclenchant des incendies, l'objectif étant de faire un maximum de victimes. Signe de conviction totale, l'intéressé a adhéré à une large campagne d'incitation auprès des partisans de Daech pour l'exécution d'opérations terroristes au Maroc. Et là les cibles seraient des secteurs vitaux ainsi que des personnalités appartenant aux différents services de sécurité, en guise de représailles à la lutte (une lutte très efficace et mondialement reconnue) de ces services contre les cellules et individus adeptes de l'idéologie d'une quelconque organisation terroriste, aussi bien au niveau national qu'international. Les deux mis en cause seront déférés devant la justice dès que l'enquête en cours, sous la supervision du parquet compétent, est terminée. La stratégie globale et multidimensionnelle adoptée par le Royaume en matière de lutte contre le terrorisme qui est axée à la fois sur les aspects sécuritaire, religieux et surtout sur la lutte contre la pauvreté et la précarité, est plébiscitée en Amérique comme en Europe ou en Afrique. Certes, la menace terroriste persiste toujours et le danger émanant de la zone syro-irakienne se recoupe avec la réceptivité des extrémistes locaux au discours insidieux de Daech. Cependant, comme l'a souligné le patron du BCIJ, Abdelhaq El Khayam, l'approche sécuritaire globale et intégrée basée sur l'anticipation, adoptée par le Royaume, a permis «la neutralisation depuis 2002 de 155 cellules terroristes dont une cinquantaine liées aux différents foyers de tension, notamment la zone afghano-pakistanaise, la zone syro-irakienne et le Sahel».