«La sensibilisation implique le changement de notre comportement», assure, dans ce sens, Fattouma Abdenbi, membre active de l'association Terre et Humanisme au Maroc. Allier la sensibilisation à la problématique du recyclage et l'utilisation des nouvelles technologies pour faciliter ce procédé. Tel est l'objectif du premier Festival Zero Waste (Zero gaspillage) qui s'est déroulé le week-end dernier à Skhirat en présence d'une cinquantaine de jeunes porteurs de projets, de professionnels de l'environnement et représentants de la société civile. A l'aune de la COP22, la société civile s'active davantage afin d'impliquer la population dans la protection de l'environnement. «La sensibilisation implique le changement de notre comportement», assure, dans ce sens, Fattouma Abdenbi, membre active de l'association Terre et Humanisme au Maroc. Et d'ajouter : «Une loi ne suffit pas, il faut des acteurs qui l'incarnent, il faut se poser les bonnes questions, nos déchets sont à 80% ménagers. Les déchets peuvent devenir organiques, sachant que nos terres sont faibles en matière organique, quand on réinjecte de la matière organique dans les sols, ceux-ci s'enrichissent, et quand les sols s'enrichissent ils deviennent plus solides». L'intervenante affirme «qu'un vrai agriculteur qui respecte aussi bien les ressources naturelles que l'humain est celui qui s'intéresse à la santé du sol». Repenser les déchets : La mer en danger De son coté, Abbès Benaissa, secrétaire général du réseau des initiatives agroécologiques au Maroc (RIAM) a expliqué que la problématique des déchets «nous touche tous parce qu'elle est invariablement notre finalité, le problème des déchets aujourd'hui est qu'on le voit comme un problème extérieur auquel on ne pense pas, on ne le conçoit pas dans la chaîne de production». En outre, selon le jeune acteur associatif «il faut comprendre que le déchet est une matière secondaire de production, à partir du moment où on a repris un point de vue aussi différent, ce point de vue doit être recentré différemment, on va réfléchir sur les déchets comme une matière première éventuelle pour un autre cycle de production, c'est la démarche qu'on essaye d'apporter avec l'agroculture et à travers l'écologie». Concernant la mer, Abbès Benaissa alerte sur l'état du contenant de cette dernière: «la mer devient un réservoir phénoménal de l'ensemble de ce que nous avons créé comme déchets, ce qui perturbe la faune et la flore». De ce fait, l'acteur associatif conclut que «la pollution qu'il y a dans les océans est tellement immense qu'on a du mal à l'évaluer, repenser les déchets c'est qu'ils ne devront pas terminer aussi banalement dans l'eau». «Snapclean» : L'environnement au bout d'un click Dix projets présentés par de jeunes étudiants au Hackaton pour ce premier festival. Les étudiants ont fait appel à leur imagination pour créer des applications mobiles accessibles, capables de connecter le citoyen en participant à un meilleur recyclage de déchets. 11 éditions du Hackaton ont été organisées à travers tout le Royaume depuis septembre dernier. Pour Zero Waste Skhirat, les jeunes créateurs ont pu bénéficier d'un encadrement et d'une formation le temps du festival pour développer leurs idées. A la clé un prix de 27.000 dollars américains a été attribué au projet le plus innovant et «un programme d'accompagnement de huit semaines» précise Mehdi Alaoui, responsable du Hackaton. Le projet gagnant cette année est l'application «Snapclean», qui consiste à prendre en photo un espace abandonné ou une zone de déchets, la géolocaliser afin d'avertir les autorités ou créer un forum de partage d'idées dans le but de trouver une solution citoyenne adéquate. Pour rappel, le Hackaton est la contraction de «hack» et «marathon». Ce phénomène mondial est un événement qui réunit des développeurs, des designers et des chefs de projet. Au bout du compte ces porteurs de projets doivent, en un temps réduit, développer une idée en application mobile. Leila Ouchagour (Journaliste stagiaire)