Les constructeurs automobiles sont friands du jeu des «chaises musicales». Tous n'ont qu'un leitmotiv: «j'y suis, j'y reste». Les résultats du premier semestre 2016 en sont l'illustre exemple. Alors leader du classement mondial de vente depuis 2012, Toyota s'est vu cette fois dépasser par son rival allemand Volkswagen. Le géant japonais de l'automobile devra désormais batailler dur pour reprendre son titre. Sur la période de janvier à juin, le groupe de la région de Nagoya (centre) a écoulé 4,99 millions de véhicules sous les marques Toyota, Lexus (voitures de luxe), Daihatsu (mini-véhicules) et Hino (poids-lourds), contre 5,02 millions un an plus tôt (-0,6%), selon un communiqué publié jeudi. Dans le même temps, Volkswagen en a livré 5,12 millions (+1,5%). Il avait déjà brièvement détrôné Toyota au premier semestre 2015 mais avait ensuite été fragilisé par le scandale de ses modèles truqués. L'américain General Motors (GM) se classe troisième avec 4,76 millions d'unités. Le constructeur japonais Nissan a, pour sa part, fait état de 2,74 millions de véhicules vendus. Il s'agit d'un «record» pour un premier semestre pour le groupe qui occupe avec son partenaire français Renault (1,57 million d'unités) le quatrième rang mondial. Le ralentissement de l'activité de Toyota trouve son origine dans la baisse de son activité aux Etats-Unis, traditionnellement son point fort et où les ventes de ses modèles hybrides Prius (essence-électricité) ont plongé de 25% sur fond de pétrole bon marché, malgré le lancement d'une nouvelle version. Le fabricant de la citadine Yaris et des berlines Crown et Corolla a, en outre, été affecté par plusieurs arrêts contraints de ses usines d'assemblage au Japon, à la suite d'un incident chez un fournisseur en février, puis d'une pénurie de pièces après les tremblements de terre qui ont frappé mi-avril le sud-ouest de l'archipel. Au final, le nombre d'automobiles produites dans sa patrie a reculé de 3,1% au cours des six premiers mois de l'année, à 1,96 million. Toyota doit annoncer ce 4 août ses résultats financiers pour le premier trimestre de l'exercice 2016-2017, débuté le 1er avril. Le japonais avait dit en mai s'attendre à une chute de ses bénéfices cette année, sous le coup d'un net regain du yen.