Le manque d'infrastructures en matière de la radioprotection provoque la perte du contrôle des rayons radioactifs. Chose qui a des répercussions désastreuses sur le public ainsi que sur l'environnement. Le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires (CNSTEN), en partenariat avec l'Ecole Mohammadia des ingénieurs (EMI), vient de lancer une session de formation régionale supérieure sur la sûreté radiologique et le contrôle des sources de rayonnement. Cette session de formation, qui durera jusqu'au 21 février 2003, bénéficie aux candidats des pays d'Afrique francophone. Elle comporte onze modules sous forme de conférences, travaux dirigés et travaux pratiques et compte seize participants venant d'Algérie, Angola, Cameroun, Côte d'Ivoire, République démocratique du Congo, Haïti, Madagascar, Mali, Niger, Sénégal et de Tunisie, ainsi que des participants marocains. Lors de la séance d'ouverture de cette manifestation scientifique, qui s'inscrit dans le cadre du programme régional de formation aux techniques nucléaires de l'Agence internationale de l'énergie atomique (AIEA), le directeur du CNESTEN, Khalid Médiouri a souligné que ce cours, le premier du genre à être organisé au Royaume, vise la promotion des compétences nationales dans le domaine des technologies avancées. Et d'ajouter que la formation scientifique et technique constitue une des clés de la mise à niveau de tissu économique et industriel du pays. Et d'indiquer que cette formation, largement basée sur le syllabus de l'Agence internationale de l'énergie atomique, ambitionne la formation des cadres africains de haut niveau en matière de sûreté radiologique. Et M. Médiouri de noter que ce cours revêt également un caractère particulier, dans la mesure où il intervient à la veille du démarrage du Centre d'études nucléaires de Maâmoura, qui doit permettre au centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires de développer ses activités. De son côté, le directeur de la division sûreté radiologique de l'Agence internationale de l'énergie atomique, Abel Gonzalez a indiqué qu'environ quatre-vingt pays dans le monde ne disposent pas d'infrastructures en matière de la radioprotection, ce qui représente un imminent danger, en ce sens que la perte du contrôle des rayons radioactifs a des répercussions désastreuses sur le public ainsi que sur l'environnement. Et de souligner que l'agence a développé une stratégie intégrée conçue pour mieux évaluer les priorités nationales en matière d'amélioration des structures de radioprotection. Pour sa part, le directeur de l'Institut national des sciences et techniques nucléaires (INSTN) de Saclay en France, M. Le Roux a souligné que cette formation s'inscrit dans le prolongement de la coopération franco-marocaine amorcée, il y a déjà longtemps et plus précisément dans le cadre du partenariat entre le Centre national de l'énergie, des sciences et des techniques nucléaires et l'INSTN. Les principes de sûreté radiologique du droit international cherchent à imposer un niveau de fiabilité nécessaire et suffisant, et ce, pour toute exploitation de l'énergie atomique. Ils tendent à diffuser un niveau de protection raisonnablement réalisable par n'importe quel Etat qui opte pour cette technologie, et les puissances qui ne se plient pas à ces principes font courir à la communauté un risque inacceptable.