En attendant l'initiative royale, les différentes formations politiques tentent de maximaliser leurs chances quant à la participation au prochain gouvernement. Après la rencontre avec le Rassemblement national des indépendants, l'Union socialiste des forces populaire multiplie la pression et resserre l'étau autour du Parti de l'Istiqlal et de son secrétaire général, Abbas El Fassi, absent de la réunion du conseil du gouvernement. Lundi 7 octobre 2002, L'Alliance socialiste composée du Parti du progrès et du socialisme ( PPS) et du Parti socialiste démocrate ( PSD), qui a décidé d'intégrer aux rangs de ses députés, les élus du nouveau parti de Najib Ouezzani, Al Ahd, a tenu une réunion avec le Premier secrétaire de l'USFP, Abderrahman Youssoufi. Pour ce dernier, les concertations et contacts politiques au sujet de la constitution du prochain gouvernement, se doivent de se faire dans la clarté et la transparence. Faisant allusion aux manœuvres du Parti de l'Istiqlal, qui selon des sources fiables, avait contacté les secrétaires généraux du Parti national démocrate et le Mouvement démocratique et social, la presse de l'USFP a insisté sur la transparence. Dans cet ordre de démarche, et en vue de mettre un terme à toutes les spéculations qui peuvent écouler d'une initiative non déclarée, les quatre partis précédents ont rendu publique une déclaration à travers laquelle ils confirment leur détermination à «poursuivre l'action, main dans la main, sur le front parlementaire et autres» au service « des intérêts supérieurs du pays ». Commentant les dimensions de cette initiative, Nabil Benabdellah, membre du Bureau politique du PPS, nous a déclaré que « cette rencontre s'inscrit dans le sens de la logique des choses » et qu'il n'y a pas besoin de « réaffirmer la qualité des relations qui unissent l'Alliance socialiste à L'USFP», étant donné leur appartenance à la gauche démocratique. D'autre part, «tout comme l'USFP, ajoute M. Benabdellah, et conformément à la volonté royale, il convient, selon le PPS, de poursuivre l'œuvre des réformes initiées par le gouvernement de l'Alternance ». Mais ceci, réplique-t-il, a besoin d'une majorité capable de relever les défis d'une nouvelle gestion économique et sociale, plus efficace et plus efficiente que celle qui l'a précédé ». Ceci étant, après la rencontre de l'USFP avec le PPS , le PSD et Al Ahd, Abderrahman Youssoufi a tenu des réunions similaires avec le secrétaire général du Front des forces démocratiques ( FFD) T'hami El Khyari, d'une part, et Bouazza Ikken, secrétaire général de l'Union démocratique ( UD) d'autre part. Bien entendu, le message véhiculé à travers ces initiatives est clair. Les modérés, en général, et l'USFP en particulier, sont en quelque sorte exacerbés par certains propos et critiques démesurés et acerbes du secrétaire général du Parti de l'Istiqlal, leur partenaire au gouvernement sortant. Le second point qui mérite d'être relevé à cet effet, porte sur l'éventuelle solitude de Abbas El Fassi, car dans les rangs de l'Istiqlal, le retour à l'opposition est considéré comme étant un échec patent et tous les membres de la direction de ce parti ne partagent pas avec leur secrétaire général ses convictions. Surtout en ce qui concerne l'alliance avec le PJD et la distanciation vis-à-vis du parti du Premier ministre. A cela s'ajoute la volonté des principales composantes de la mouvance populaire ( MNP et MP) de participer au prochain gouvernement.