Dès la mort de ses parents, Abdellah, âgé de quarante-huit ans, s'est réfugié dans une chambre située sur la terrasse du domicile familial sis au quartier Al Hassania III, Ben Msik, à Casablanca. Célibataire, il a choisi de s'isoler dans cette chambre afin d'accueillir ses amis, loin des regards de ses frères, qui occupent tout le reste du domicile. Sans profession, il ne cherchait pas d'emploi pour gagner dignement sa vie et fonder, à l'instar de ses frères, un foyer conjugal. En fait, il n'y pensait même pas. Il n'a aucun rêve à réaliser que passer sa journée cloué à son lit et le soir à se soûler et se droguer en compagnie de ses amis et ses copines. Tous ses frères et ses voisins se plaignaient du tapage nocturne qu'il causait et lui demandaient d'y mettre fin. Mais en vain, Il continuait de plus belle. Ce soir du jeudi 23 juin, il a même poussé le bouchon un peu plus. Dans sa chambre ils étaient plusieurs, hommes et femmes, à se droguer, à plaisanter, à rire à haute voix, faisant un vacarme incroyable. Le matin du vendredi 24 juin, son frère, Mohamed, son aîné de six ans, frappe à sa porte. Ce père de deux enfants dont une fille est une ressortissante marocaine en Arabie Saoudite, peintre de construction de son état, lui demande de respecter ses voisins. Abdellah, connu pour son mauvais caractère, lui demande de le laisser dormir. «C'est toi qui dois laisser tes voisins dormir», lui a répondu Mohamed qui semble avoir commencé à perdre le contrôle de ses nerfs surtout que son frère lui a demandé de s'intéresser plutôt à sa fille qui se prostitue en Arabie Saoudite. En effet, Mohamed qui a passé plusieurs années en Arabie Saoudite n'est rentré au pays qu'après avoir embauché sa fille dans un emploi honnête. Seulement, son frère, Abdellah, le traitait de proxénète qui a mis sa fille entre les mains de la plus ancienne profession au monde. Aussitôt, les échanges d'injures entre les deux frères commencent à fuser avant que Mohamed ne disparaisse pour quelques secondes et retourne avec un couteau à la main. Un seul coup au niveau du cou et Abdellah s'effondre tout en poussant un cri strident. Bien qu'évacué rapidement au service des Urgences de l'hôpital Sidi Othman, il rend l'âme. Alertés, les éléments de la police judiciaire relevant du district de Ben Msik se sont dépêchés sur les lieux pour trouver Mohamed à les attendre. «Je n'avais pas l'intention de le tuer», a-t-il précisé aux enquêteurs sur un ton plein de regret avant d'être traduit, mardi 28 juin, devant le parquet général près la Cour d'appel de Casablanca poursuivi pour coups et blessures ayant entraîné la mort sans l'intention de la donner.