Aïcha Abou Firas, première femme déléguée du MEN à Ben M'sik-Médiouna, nous livre ses impressions sur l'accession de 35 femmes à la députation Aujouid'hui le Maroc : Comment évaluez- vous l'arrivée de 35 femmes à la Chambre des représentants? Aïcha Abou Firas : Nous ne pouvons que nous féliciter de ces résultats. Ces législatives du 27 septembre, en instaurant les bases d'une démocratie a propulsé la femme au devant de la scène politique. Ceci étant le résultat naturel d'un travail longtemps effectué par la femme marocaine au sein de la société civile. Même si sa représentativité au niveau des partis politiques laissait à désirer, la femme a toujours été présente au niveau des associations (alphabétisation, lutte contre la pauvreté, campagne de sensibilisation au travail de la petite fille…). Trouvez-vous que le taux 10% de femmes au Parlement est suffisant ? Actuellement, oui. N'oublions pas que nous sommes passés de deux à 35 femmes députées. Ceci représente à mon avis un véritable raz-de-marée. Ces élections libres et transparentes ont ouvert la voie à une meilleure participation de la femme à la vie politique nationale. Comment cette insertion peut-elle se réaliser? Auparavant, plusieurs femmes, qui avaient tant d'idées politiques, n'osaient les mettre en pratique qu'au niveau de l'action associative. Aujourd'hui, je pense que ce taux de 10 % amènerait une participation de plus en plus grande de la femme à la prise de décision au niveau des partis politiques. Je fais allusion à l'accès des femmes aux bureaux politiques de ces partis. Comment voyez-vous l'action de ces femmes en tant que députées de la nation et non seulement marraines de l'action féminine ? Une femme députée doit avant tout mettre en pratique un programme électoral, qui s'est élaboré au sein de son parti politique. Ce qui les met donc face à de grands chantiers telles que la lutte contre le chômage, la pauvreté, la relance économique, etc. A ceci s'ajoute le code du statut personnel, qui est à mon avis du ressort de tous les représentants du peuple marocain, hommes et femmes. L'avancée du PJD pourrait-elle influer sur le processus déjà entamé de modification du code de statut personnel ? Le peuple marocain a fait confiance à 42 députés islamistes au Parlement ce qui est une preuve de plus de la transparence du scrutin. Constitutionnellement, le Maroc est un pays islamique dont la langue officielle est l'arabe. Je pense que cet état de choses ferait avancer le débat au sein de l'hémicycle quant au code du statut personnel.