Au Maroc, la logistique passe indéniablement par le transport maritime. Il faut dire que ce dernier assure plus de 95% du commerce extérieur marocain. Il est de ce fait un secteur névralgique pour l'économie marocaine. Cependant, le transport maritime dans notre pays est confronté à de sérieux obstacles qui entravent son développement et ralentissent la compétitivité du Royaume sur le plan international en général et au niveau de sa région en particulier. C'est ce qui se dégage de la toute récente étude réalisée par la Direction des études et des prévisions financières relevant du ministère de l'économie et des finances. Un document intitulé «Le transport maritime des marchandises au Maroc : évolution et perspectives» et qui reprend les différentes mutations qu'a connues le secteur depuis les années 2000. L'infrastructure au diapason des attentes... L'importante évolution de la structure des échanges commerciaux du Maroc sur les deux dernières décennies a engendré un besoin grandissant en matière de transport maritime. Il s'agit d'un besoin multidimensionnel, notamment avec la nouvelle orientation du Maroc vers l'ouverture sur de nouveaux partenaires commerciaux dans l'objectif de réduire sa forte dépendance vis-à-vis de ses partenaires historiques. Cette diversification, certes prometteuse, implique de facto des efforts soutenus aussi bien en termes réglementaire, législatif, et d'infrastructures portuaires que de services maritimes efficaces et compétitifs, à même de soutenir les ambitions du Maroc à s'ouvrir sur de nouveaux marchés. C'est ainsi que de grands efforts ont été engagés au cours de ces dernières années (réforme portuaire, port Tanger Med, développement des lignes régulières...) et qui se sont manifestés par l'amélioration de la connectivité maritime du Maroc (de la 77ème place à la 16ème entre 2004 et 2015 selon l'indice de connectivité des transports maritimes réguliers (LSCI) du Maroc). Cependant, d'après l'étude de la DEPF, d'importants défis restent encore à relever afin d'accompagner et renforcer les exportations marocaines, notamment vers des régions à fort potentiel de croissance (Afrique, Amérique Latine, Asie et Moyen-Orient). Les opérateurs marocains se font rares L'analyse de la structure du transport maritime marocain fait apparaître la prédominance des flux vraquiers qui représentent la partie la plus importante de la demande du transport maritime. Cependant, sur ce segment l'offre du pavillon national est quasiment absente au profit d'opérateurs étrangers. A noter que les marchandises en vrac se constituent principalement des matières premières et se caractérisent généralement par un nombre réduit d'opérateurs et de marchés. Eu égard aux différences inhérentes à la nature des produits et des facteurs déterminant leurs flux, chaque catégorie de vrac nécessite un transport particulier. En effet, les opérateurs du transport maritime sont amenés à gérer un ensemble de facteurs structurels et conjoncturels. Les secteurs du transport et du commerce qui sont, certes, fortement interdépendants ne suivent pas la même logique et les stratégies de production et de commercialisation des importateurs/exportateurs servant à sécuriser les débouchés et/ou à diversifier les fournisseurs sont bénéfiques pour les opérateurs industriels, agricoles... mais elles entravent le développement de grands transporteurs nationaux. La demande du transport maritime est, dès lors, dispersée et fluctuante. Néanmoins, elle est croissante et pérenne vu que le Maroc est le premier exportateur mondial des phosphates, un important importateur des céréales et un net importateur du charbon, d'hydrocarbures...