«Le Maroc est un pays à économie libérale avec une volonté d'industrialisation très forte et prononcée. Une raison pour laquelle nous avons mis en place des stratégies d'industrialisation successives et qui ont donné leurs fruits au fil du temps». Le Maroc confirme encore une fois son positionnement comme terre d'accueil des investisseurs étrangers. Preuve en est : l'organisation du Forum économique arabo-japonais. Cet événement, dont les travaux prendront fin ce jeudi, est une occasion propice pour développer une coopération économique multilatérale. Un partenariat d'envergure se trace aujourd'hui accordant de grands avantages au Royaume. D'ailleurs, la cérémonie d'ouverture du forum, tenue mercredi 4 mai à Casablanca, a été marquée par la signature de deux mémorandums d'entente. Le premier a été conclu par le ministère de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique, et Jetro, l'agence du ministère japonais de l'économie, du commerce et de l'industrie dont la mission est de développer les relations économiques entre le Japon et le reste du monde. Le deuxième partenariat a porté sur le domaine des énergies renouvelables consolidant ainsi la coopération entre Masen et Sumitomo. Maroc-Japon : Opération séduction Stabilité politique, attractivité économique, positionnement géographique et un large réseau de partenaires... tous les atouts du Maroc ont été vantés lors du 4ème Forum arabo-japonais. Dans un contexte régional flou, le Royaume a, en effet, besoin d'asseoir sa relation économique à un niveau bien au-delà de ce qu'il est aujourd'hui. «Le Maroc est l'un des rares pays à entretenir des relations stratégiques avec de nombreux partenaires aussi bien au niveau arabe qu'africain et européen. Ceci se traduit par les accords de libre-échange qui nous lient à une cinquantaine de pays et qui consolident davantage notre positionnement en tant que hub dans la région», s'exprime à cet effet Mohamed Boussaid. Lors de son intervention, le ministre de l'économie et des finances a mis en relief les principales avancées du Maroc sur le plan sectoriel. L'industrie s'inscrit, dans ce sens, comme principal levier d'investissement et de compétitivité. «Le Maroc a une orientation extrêmement claire. C'est un pays à économie libérale avec une volonté d'industrialisation très forte et prononcée. Une raison pour laquelle nous avons mis en place des stratégies d'industrialisation successives et qui ont donné leurs fruits au fil du temps», affirme pour sa part Moulay Hafid Elalamy, ministre de l'industrie, du commerce, de l'investissement et de l'économie numérique. Le ministre a, par ailleurs, souligné que le Maroc a toutes les chances de devenir un des acteurs et accompagnateurs d'investisseurs internationaux et multinationaux. «Le Maroc commence à avoir une taille critique qui intéresse le monde. De par notre double orientation arabe et africaine, nous avons la ferme intention de jouer notre partition et uniquement notre partition dans ce concert économique mondialisé», insiste Moulay Hafid Elalamy. Et de conclure : «Le Maroc pense être capable d'offrir à ses partenaires économiques à la fois japonais et arabes des capacités de développer leur compétitivité à grande échelle». Maroc : Un hub d'affaires La progression soutenue des investissements directs étrangers (IDE), le renforcement des outils financiers et des infrastructures font du Maroc un acteur stratégique dans la région. Le forum a été une occasion de mettre en relief les grands chantiers du Maroc. «Nous avons essayé d'anticiper sur ce qui se passe dans la région et de tracer notre propre trajectoire économique», a affirmé à ce propos Mamoun Bouhdoud, ministre délégué auprès du ministre de l'industrie, chargé des petites entreprises et de l'intégration du secteur informel. Le modèle de Casa Finance City Authority a été au cœur du débat. Said Ibrahimi a saisi l'occasion pour inviter les investisseurs nippons à adhérer à ce hub financier qui leur facilitera l'accès au marché africain. De même, la performance de l'infrastructure portuaire Tanger Med a été présentée à l'audience démontrant un nouveau mode de connectivité que peut offrir le Maroc à ses partenaires. Commerce : Une coopération à développer Le volume des échanges maroco-nippons ne dépasse pas les 4,8 milliards de dirhams. Un chiffre qui reste insuffisant compte tenu des relations bilatérales qui lient le Maroc au Japon depuis 6O ans. Le Japon est ainsi le 26ème fournisseur du Maroc. Il est également son 16ème client. Les IDE japonais au Maroc s'élèvent, pour leur part, à 4,1 milliards de dirhams dont 80% sont orientés vers le secteur de l'industrie. Seulement 37 entreprises japonaises opèrent au Maroc, et ce particulièrement dans le domaine des composants automobiles et électroniques. Sur le plan arabe, les échanges commerciaux avec le Japon ont affiché sur la période 2009-2015 une évolution moyenne de 3% atteignant ainsi les 108,97 milliards de dirhams. Photovoltaïque à concentration: Sumitomo développe un démonstrateur à Noor L'entreprise japonaise Sumitomo renforce sa coopération avec Masen. Un partenariat vient d'être conclu en marge du Forum Arabe-Japon portant sur le photovoltaïque à concentration (CPV). Ceci se fera à travers le développement d'un démonstrateur CPV d'une capacité de 1MW sur la plate-forme recherche et développement du complexe solaire Noor. En effet, les deux parties s'associent fortement aux acteurs académiques et chercheurs marocains pour explorer les voies d'amélioration des composantes du CPV et des performances de cette technologie. Selon les initiateurs du projet, le partenariat illustre une réelle opportunité de montée en compétence et d'approfondissement des savoir-faire relatifs au photovoltaïque à concentration. Le projet vise ainsi la localisation maximale, à terme, de l'ensemble de la chaîne de valeur, y compris les cellules CPV. Notons que Sumitomo est un acteur multisectoriel japonais. Il compte parmi les importants employeurs étrangers au Maroc avec plus de 2O.OOO employés.