Depuis leur transfert au Parlement il y a 5 mois les textes n'ont pas bougé d'un iota La réforme des retraites n'est pas pour demain. Plusieurs projets de loi sont en effet pris en otage au Parlement en raison du bras de fer actuel entre partenaires sociaux. En effet, depuis le transfert des projets de loi en question en janvier dernier au Parlement, les textes n'ont pas bougé d'un iota ou presque. En tout et pour tout, les parlementaires de la deuxième Chambre ont organisé une seule réunion qui n'a pas pu aller à son bout. Fin mars dernier, la commission des finances et des affaires économiques programme après plusieurs reports une séance pour la présentation des textes. Mais la séance sera finalement levée en raison de la protestation des représentants des syndicats dont certains menaçaient de recourir à une grève de la faim à l'intérieur même du Parlement. Résultat des courses : le ministre délégué chargé du budget et le ministre délégué chargé de la fonction publique et de la modernisation de l'administration, accompagnés du directeur général de la Caisse marocaine des retraites (CMR), n'ont pas pu présenter les projets de loi devant les parlementaires qui ont décidé de maintenir provisoirement la séance ouverte. Seul bémol, la reprise tarde depuis plus d'un mois et la séance reste ouverte sans résultats. Selon des sources au sein de la deuxième Chambre, les parlementaires avaient décidé de reprendre le débat sur la réforme juste après le premier round du dialogue social il y a plus de deux semaines. Plusieurs rounds ont eu lieu depuis sans que l'examen des textes ne reprenne pour autant en commission. Risque La situation est d'autant plus compliquée que le dialogue social est retombé il y a quelques heures au point mort. Et pour cause, l'offre gouvernementale (voir encadré P5) n'a pas séduit les syndicats et l'impasse ne cesse de s'épaissir entre les partenaires sociaux. Un blocage qui va influer directement sur les projets de loi bloqués au Parlement. «Nous allons attendre après le premier mai si une date est fixée pour reprendre le débat sur les textes sachant que le retard va encore compliquer les choses alors que l'Etat et le contribuable seront les premiers à en payer les frais», a affirmé Nabil Chaiki, président du groupe parlementaire du PJD (majorité) à la Chambre des conseillers. Mais face au veto de certains groupes parlementaires, l'attente risque de durer encore plus alors que le temps est compté. La session actuelle arrive à échéance début août prochain. Il reste trois mois pour que le gouvernement scelle un deal avec les partenaires sociaux. Le deal doit permettre par la suite de débloquer la situation au niveau du Parlement qui est déjà pris par le débat sur les projets de lois organiques restants et surtout les projets de lois électorales. Le calendrier est très serré mais le gouvernement et sa majorité restent optimistes sur l'adoption de la réforme avant la fin de l'actuelle législature. Le même optimisme est observé chez les syndicats soutenus par une partie de l'opposition qui ont fait le serment solennel de bloquer toute réforme de retraite qui se fera au détriment des acquis des fonctionnaires de l'administration publique.