En présentant son allégeance au Souverain, le commandant Ayoub renoue avec la tradition de ses ancêtres et des habitants de l'ensemble des provinces du sud, partie intégrante du Royaume. Il rompt ainsi avec l'entité artificielle aux ordres d'Alger, met à terre leur argumentaire et démasque leurs manœuvres anti-marocaines. Plus connu sous l'appellation de «Commandant Ayoub», Lahbib Ayoub, qui est une figure emblématique du Polisario, a regagné le Royaume en réponse à l'appel royal «La Patrie est clémente et miséricordieuse». Dirigeant historique, il est considéré comme le stratège en chef de l'armée des séparatistes. Il commandait notamment l'une des plus importantes régions militaires des séparatistes. A l'issue de l'audience que lui a accordée le Souverain, qui était accompagné de SAR le Prince Moulay Rachid, l'ancien chef militaire des séparatistes a déclaré à la presse qu'il rejetait totalement le «projet algérien de partition du Sahara marocain». «J'ai regagné le Maroc après une profonde conviction pour renouveler l'acte d'allégeance et de dévouement à mon Roi, à l'instar de mes ancêtres». Il a ajouté que «les services de renseignements algériens nous ceinturaient, ne nous laissant aucune marge de manœuvre ni possibilité de prendre une quelconque décision». soulignant qu' «après que l'idée de partition ait fait surface, il m'est apparu clairement l'enjeu de ce jeu et que le Polisario dont je suis l'un des fondateurs, n'est qu'un outil que l'Algérie utilise pour réaliser ses objectifs expansionnistes et asseoir son hégémonie dans la région». L'ancien commandant de la troisième région militaire était entré en opposition ouverte contre le chef des séparatistes dénonçant indistinctement le favoritisme érigé en mode de gestion, l'enrichissement, l'autoritarisme suranné... de Mohamed Abdelaziz auquel il contestait «la légitimité du pouvoir». Ayoub Lahbib, avait fait sécession il y a déjà quelque temps, arpentant le désert entre Mijik au Nord-Est du Sahara et à Bir Gandouz au Sud. Il avait fait défection en novembre-décembre 1999, avec 500 cadres de l'armée du Polisario, et les rangs de ces mécontents grossissaient tous les jours. Tout ce monde clamait que le «président» de la «république sahraouie» est un criminel qui doit être jugé devant un tribunal international pour crimes contre l'humanité. Sahara Presse Service (SPS), «l'agence de presse» des séparatistes a vite fait de répercuter l'annonce du retour de Lahbib Ayoub, qu'elle appelle Lahbib Sidi Aouba, en affirmant qu'il «a trahi son peuple en ralliant les colonisateurs marocains de sa patrie». L'agence ajoute que «le transfuge, qui n'a exercé aucune fonction depuis septembre 1999, ni au sein du Front Polisario et encore moins au sein des institutions de la RASD, avait intégré les rangs du Front Polisario en octobre 1973, six mois après sa fondation». Masquant mal sa rage, SPS ajoute que «la direction du Front Polisario et celle de la RASD ont décidé de retirer au renégat sa qualité de membre de leurs organes, conformément aux dispositions des statuts internes de l'organisation et des lois en vigueur dans la république». Interrogé par la SPS, le «Président du Conseil National (Parlement)», Salem Lebsir, a qualifié cet acte de «haute trahison qui n'influera en rien sur le combat libérateur du peuple sahraoui».