La Chambre des représentants a adopté le projet de loi de Finances 2005. Le gouvernement peut donc être satisfait de son projet de budget puisqu'il a reçu l'aval des représentants de la nation. Ces derniers, ayant majoritairement voté pour la politique financière de l'Exécutif, réitèrent, par la même occasion, leur confiance dans le gouvernement dirigé par Driss Jettou. La Chambre des représentants a adopté le projet de loi de Finances 2005. Le gouvernement peut donc être satisfait de son projet de budget puisqu'il a reçu l'aval des représentants de la nation. Ces derniers, ayant majoritairement voté pour la politique financière de l'Exécutif, réitèrent, par la même occasion, leur confiance dans le gouvernement dirigé par Driss Jettou. Il s'agit-là d'un constat qui est tout à fait normal dans un pays qui a adopté la voie de la démocratie pour la gestion des affaires publiques. Car dans les pays à tradition démocratique, le vote des budgets de l'Etat est en fait une sorte de "question de confiance" que le gouvernement soumet au Parlement et qui lui permet de tester la solidité de la majorité qui le soutient. Des débats au sein des commissions sectorielles aux séances de vote en passant par les discussions qui ont lieu dans les coulisses entre les députés des différents groupes parlementaires, l'ensemble de ces débats permettent au gouvernement de s'enquérir de la stabilité de sa coalition. Et ce, surtout lorsque ledit gouvernement est formé par une majorité hétérogène composée de tendances politiques diversifiées. Ainsi, ce qui s'est passé, mercredi, lors de la séance de vote de la loi de Finances est une des aberrations les plus flagrantes de l'action parlementaire marocaine. Pour un sujet d'une très grande importance comme la loi de Finances qui constitue le principal dossier du débat politique où s'affrontent annuellement les députés de la majorité et ceux de l'opposition défendant chacun sa vision sur la répartition du budget national, deux députés sur trois ont choisi de s'absenter. Le débat qui détermine la politique financière de l'Etat sur une année et qui précise le sort de l'argent du contribuable semble ne pas intéresser les représentants de la nation. Aussi, malgré l'intérêt de la question, la nation n'était représentée que par le un-tiers de ses représentants. Le reste a donc préféré, comme toujours s'absenter. Une attitude qui aurait pu conduire au rejet de la loi de Finances. Cette dernière ayant obtenu uniquement 81 voix et sachant que l'opposition compte 120 députés, il est facile d'imaginer ce qui aurait pu arriver si ces derniers n'avaient pas choisi de faire comme leurs camarades et bouder la séance de vote. Or, si l'absence est devenue l'une des caractéristiques de la vie parlementaire marocaine, il est vraiment désolant de voir comment est-ce que les députés adoptent une attitude aussi indifférente à l'égard de leurs responsabilités envers les citoyens qui les ont élus. Pourtant, malgré cet absentéisme chronique dont souffre notre Parlement, nos députés obtiennent de la part du gouvernement une prime qu'ils disent mériter pour le travail laborieux qu'ils effectuent en tant que représentants de la nation. Il s'agit d'une augmentation de 6000 DH par mois dont le gouvernement les a gratifiés et que le contribuable devra supporter. Une prime qui entrera désormais dans les annales de la vie parlementaire marocaine comme une prime à l'absentéisme.