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Asli : Le cinéma par la grande porte
Publié dans Aujourd'hui le Maroc le 18 - 11 - 2004

Le film «A Casablanca les anges ne volent pas» de Mohamed Asli fait de nouveau parler de lui. Cette fois-ci à travers sa participation au Festival du Caire, qui s'ouvre le 30 novembre. Un film qui a révélé le talent d'un homme très discret. Portrait.
Nombreux sont ceux qui ont entendu le nom de Mohamed Asli. Mais bien peu savent que sa vie a été consacrée entièrement au cinéma. Plus qu'un simple métier, le cinéma est pour Mohamed Asli une passion. Une passion qui fut nourrie à travers ses fréquentations avec les jeunes de l'Union des étudiants du Maroc (UNEM).
Né en 1957 dans un quartier populaire de Casablanca, la vie de Mohamed Asli était paisible. « J'ai mené une enfance tranquille, qui n'avait rien d'extraordinaire, mais durant mes études secondaires, j'avais des amis de l'UNEM », déclare t-il. Ces mêmes amis étaient nourris de rêves et de volonté communs. Celle de changer le monde et de contribuer au développement de leur pays. Un développement qui ne saurait se faire sans s'intéresser aux arts et à la culture. Ainsi, ils ont poussé leur meilleur ami qui sympathisait avec leurs idéaux, à faire du cinéma. « Je venais à peine d'obtenir mon bac littéraire et je n'avais plus de doutes sur le choix de mes études, c'était décidé, j'allais faire du cinéma ». C'est ainsi, que Mohamed Asli se jette dans l'aventure et l'Italie est son heureuse élue.
Ce pays était connu pour son cinéma engagé et par le mouvement du néoréalisme. Un mouvement et une école vers lesquels les jeunes de l'époque étaient penchés. Mohamed Asli faisait partie de cette catégorie de personnes qui étaient bercées par un monde de rêve où seul le beau et le bien étaient évoqués. « Quand j'avais 11-12 ans, j'adorais écrire des poèmes ». Toute la sensibilité de la poésie venait s'ajouter au choix de Mohamed Asli quant à sa carrière cinématographique. Il se dirigera ainsi vers Milan et s'inscrit en 1975 à l'Institut professionnel d'études de cinéma. Une fois en Italie il n'aura guère de problèmes d'intégration, Mohamed Asli apprendra la langue en un temps très court. « A l'époque c'était très facile de s'intégrer à l'étranger, j'ai été accueilli solennellement, et on m'avait même octroyé une bourse italienne ».
Pendant trois ans d'études, Mohamed Asli était fasciné par tous les métiers du cinéma. Sa formation, lui permet de toucher à toute la panoplie des techniques du 7ème art. Après trois ans, Mohamed Asli retourne au Maroc et tente de se consacrer au travail de cinéaste. Cependant, il affirme qu'à l'époque, le climat n'était pas propice. Alors, il décide de retourner à sa terre d'accueil, il s'engagera dans le monde du travail en Italie. Il sera tantôt assistant caméraman ou régisseur général, tantôt assistant réalisateur ou chargé de production. Mais sa curiosité pousse ce jeune passionné à prospecter les autres sphères du monde du cinéma. Il s'investira également dans l'écriture de scénarii pour plusieurs courts-métrages italiens et des films documentaires. En roulant ainsi sa bosse, Mohamed Asli enrichit son expérience et son talent. Il rêve de pouvoir montrer enfin au grand jour ses capacités cinématographiques. C'est ainsi que Mohamed Asli se met au travail dans la discrétion la plus totale. Les Marocains ne savaient rien sur le talent de ce cinéaste qui a escaladé les marches du succès avec son premier opus « A Casablanca les anges ne volent pas ».
Le projet de ce film s'est construit à l'abri des regards et des critiques. Mohamed Asli n'est pas une personne qui aime faire parler d'elle. Et pour preuve, le centre de formation cinématographique qui se trouve à Ouarzazate fait partie de ses projets non révélés au grand jour. Il est l'instigateur de ce centre de formation aux métiers de journalistes. Un centre construit sur 60 hectares et qui est financé en partenariat avec Cinecitta, une maison de production italienne. «Nous voulons couvrir ce manque en formation aux métiers du cinéma», déclare Mohamed Asli. Pour ce dernier, les projets se construisent en silence. Un silence abritant des œuvres qui finissent par en épater plus d'un.


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