La franchise de Jacques Chirac a irrité nos voisins Algériens. La presse fanfaronne a été désorientée par la prise de position du chef de l'Elysée. La déclaration du président Français Jacques Chirac lors de sa dernière visite au Royaume résume en quelques sortes les contours de l'affaire du Sahara dans sa globalité. Le chef de l'Elysée a clairement déclaré que «l'affaire du Sahara constitue un point de divergence entre la France, qui soutient la position du Maroc, et l'Algérie», et de poursuivre que «A la prochaine réunion du Conseil de sécurité, la France soutiendra encore la position marocaine. Je l'ai dit franchement et ouvertement au président algérien». La presse algérienne confirme ce constat en répétant en chœur que l'affaire du Sahara pose également problème dans les rapports entre la France et l'Algérie en plus de l'entrave principale qu'elle constitue dans les relations algéro-marocaines. Le problème avec cette presse, aux bottes de certains galonnés comme tout le monde sait, c'est qu'à chaque fois que les prémices d'un rapprochement entre les deux pays (voisins, frères au passé commun, frères d'armes etc.. ) se profilent à l'horizon, elles déclarent l'état d'alerte. Les plumes les plus nuisibles sont alors aiguisées et les attaques gratuites fusent de toutes parts. La toute récente visite du président Français a sérieusement perturbé les rivières d'encre que faisaient couler les journaux de connivence avec les militaires d'Alger. En comparant cette visite à celle que Chirac avait effectuée en Algérie en mars dernier, la presse sus-citée se lamente d'une façon pitoyable. On peut dénoter à titre d'exemple «(…) les hommes d'affaires français n'étaient pas mobilisés pour investir dans notre pays», ou encore «Entre l'Algérie et le Maroc, les hommes d'affaires français préfèrent le pays du Roi Mohammed VI. Ils l'ont en tout cas prouvé lors du dernier séjour de Jacques Chirac dans le Royaume alaouite». Une presse unanime à dire, à l'issue d'une minutieuse comparaison entre les relations de chacun des deux pays voisins avec la France, que même si les Français sont intéressés par le marché algérien, ils ne sont pas encore prêts à y investir. D'autres organes se sont rabattus sur les positions affichées par la presse espagnole qui traite le comportement de Jacques Chirac à l'égard des Marocains « d'ambitions purement chauvines et au détriment des intérêts de l'Union européenne». Cette débandade qui a caractérisé la presse algérienne est due au fait que cette dernière fut prise au dépourvu par la position claire et ferme de la France qui a bien compris où se trouvent les vrais sentiers de la raison (stratégique et historique). Et si la vérité éclate subitement ? Loin de cette politique de l'ère post-coloniale, l'Algérie aurait dû comprendre où sont les vrais intérêts du peuple algérien dont le sort a été historiquement lié à celui du peuple Marocain. Mais toute vérité n'est pas bonne à dire. Car étant dite seule et isolée elle peut conduire à l'erreur et à de fausses conséquences. Mais toutes les vérités seraient bonnes à dire si on les disait ensemble et si on avait une égale facilité de les persuader toutes à la fois. Le processus démocratique amorcé au Maroc et apprécié par tous les pays du monde, sauf nos voisins, est bien réel. C'est pour cette raison que des hommes d'Etat de la trempe de Jacques Chirac soutiennent le Maroc. Et sincèrement, qu'en est-il de cette fameuse démocratie en Algérie ?