Invitée par l'Institut français de Casablanca, la chanteuse française se produira, mardi 9 novembre, à 21 heures, au théâtre 121. «Zelliges» ou mosaïque est le titre du concert qui sera animé par la chanteuse franco-algérienne françoise Atlan ce mardi 9 novembre au théâtre 121. Cette chanteuse-interprète de la musique andalouse aux repères judéo-espagnoles sera accompagnée, ce-soir, là de, deux grands musiciens de l'orchestre de Fès. Il s'agit de Aziz Alami et Driss Berrada, tous deux récents lauréats du 1er prix de musique andalouse des conservatoires de Fès et Rabat. Le concert «Zelliges» a fait l'objet d'une résidence d'artistes en 2004 au musée Dar Batha. L'originalité de ce concert résiderait dans le fait de la ré-écriture de certaines pièces multi-séculaires du répertoire arabo-andalou. Ceci, tout en en gardant l'esprit d'origine en les confrontant aux mondes poétiques et musicaux de Falla et Lorca. «Zelliges» est original aussi par le fait que le piano est ici ré-introduit dans ce patrimoine andalou. Ainsi, Françoise Atlan convie le public à un voyage au cœur des Andalousies, à travers le répertoire «Ala» de Fès. Ceci tout en passant par une évocation de quelques œuvres du compositeur Manuel de Falla et du poète Fédérico Garcia Lorca, tous deux profondément attachés à leur identité andalouse. Françoise Atlan entreprend plusieurs recherches dans le patrimoine musical judéo-espagnol. Elle est en quête constante de nouveautés et d'originalité. Une recherche doublée d'un attachement profond à la tradition juive séfarade. Cet attachement, Françoise Atlan le doit à ses racines de maghrébine et à des influences méditerranéennes. Née en 1964, Françoise Atlan a mené des études musicales aux Conservatoires de Saint-Etienne et d'Aix en Provence. Dotée d'une voix naturelle développée dès son enfance, elle prendra des cours de chant en 1985. La découverte de la musique de Maurice Ohana et son approche de la voix constituera un tournant pour elle. Tout en travaillant la technique vocale avec Andrea Guiot de l'Opéra de Paris, elle est engagée comme première soprano dans le groupe vocal Musicatreize de Roland Hayrabedian. Ce sont ses racines judéo-orientales qui l'amènent à approfondir les musiques du bassin méditerranéen et plus spécifiquement le répertoire des Romances Séfarades, précieux héritage des juifs expulsés d'Espagne en 1492. Elle aborde également le répertoire de la musique arabo-andalouse «savante» avec Tewfik Bestandji au Conservatoire national de région de Marseille. Cette musique témoigne de la tolérance qui régnait au XII ème siècle dans l'Espagne des trois religions « Al Andalus ». Françoise Atlan a rencontré plusieurs musiciens et a confronté son expérience à la leur. Une façon de s'enrichir d'avantage et de partager. Elle se produit avec des musiciens iraniens tels que Keyvan Chemirami, Farshad Soltani et avec le groupe Aksak dans un répertoire de chants bulgares, roumains, grecs, turcs et arméniens. Depuis 1992, chacun des disques de Françoise Atlan a recueilli les éloges des critiques unanimes, Grand Prix de l'Académie du Disque avec les «Cantiguas » de M. Ohana (1987), Diapason d'Or avec «Romances Sépharades» (1994) tant de prix qui lui reviennent. Evoluant avec aisance dans le répertoire classique également, Françoise ATLAN se produit aussi en tant que soliste avec l'ensemble vocal et instrumental Olivier Messian. La chanteuse se réclame d'une double culture, et chante avec un même bonheur Mozart et un chant traditionnel d'Azerbaïdjan, les délicates «romances», héritage de cette Sépharade perdue que fut l'Espagne du XVème siècle, et des mélopées berbères. Françoise Atlan est qualifiée par les critiques comme probablement la meilleure interprète actuelle de ce double héritage médiéval et oriental que l'histoire de la musique a léguée. Un héritage que Françoise Atlan se veut de perpétuer à travers cette nouvelle recherche « zelliges ». La chanteuse offrira une mosaïque de chants andalous lors du concert du mardi 9 novembre au théâtre 121 de l'Institut français de Casablanca.