Les différents candidats en compétition se sont empressés à déposer leur dossier électoral auprès des services concernés, tandis que les citoyens en âge de voter ont commencé à retirer leur carte d'électeur. Dès l'ouverture de l'opération de dépôt de candidatures vendredi 6 septembre et qui se poursuivra jusqu'au 13 de ce mois , les candidats se sont empressés à déposer leurs listes dans les différentes préfectures et provinces du Maroc. Le rush était tel que le compteur a enregistré jusqu'au samedi pas moins de 574 listes, soit une moyenne de 7 listes par circonscription. Un record. Certains partis, au premier rang desquels l'Istiqlal, ont pu ainsi couvrir 75% des circonscriptions. Dans nombre de provinces, des candidats, munis de leur dossier, se sont présentés dès 4 heures du matin devant les services administratifs concernés. En fait, les candidats des différentes partis politiques ont joué à qui va être le premier à faire acte de candidature. Le secret de cette compétition ? Les postulants cherchent à figurer en bonne place sur les bulletins uniques de vote. En effet, celui qui dépose son dossier avant les concurrents a droit au premier classement sur le bulletin. Une position privilégiée notamment dans le Maroc profond où l'électeur pourrait être tenté de cocher le symbole des partis qui arrivent en tête du peloton en pensant, tout à sa naïveté, que les premiers sont bénis par les dieux du vote. Quand on n'a pas de programme avec des arguments convaincants à mettre en avant, on est disposé à croire à tout y compris au surnaturel politique et à la superstition électorale. Mais les candidats ont d'autres problèmes qu'ils doivent résoudre : le nombre des bureaux de vote à l'échelle national : plus de 37.000 avec une moyenne de 347 électeurs par bureau. Les circonscriptions étant devenues vastes aussi bien en termes de superficie que d'électeurs, peu de candidats peuvent placer des scrutateurs dans tous les bureaux de vote. À moins de compter sur leur don d'ubiquité qui leur permettrait d'être partout en même temps. Quelque 14 millions d'électeurs prendront part au scrutin législatif du 27 septembre dont 49% sont de sexe féminin. Pour garantir la transparence des élections, les autorités compétentes ont importé 55.000 flacons d'encre indélébile. Avant de quitter le bureau de vote, chaque votant trempera son doigt dans cette solution dont la trace ne disparaît qu'au bout de trois jours. Reste la grande inconnue du taux de participation. Personne ne sait si les électeurs voteront en masse ou non. En tout cas, le ministère de l'Intérieur compte énormément sur la campagne de communication civique, actuellement en cours, pour pousser le corps électoral à s'acquitter de son devoir national et à se débarrasser de ses réticences. Tout est fin prêt pour des élections transparentes et sincères, qui rompent avec les pratiques de tripatouillage du passé. Le dispositif mis en place promet en effet un rendez-vous pas comme les précédents. Après la lutte (acharnée) des places et des têtes de liste, les partis politiques en lice doivent montrer leur compétition autour des programmes.