Président du Conseil municipal de Laâyoune, notabilité locale, Khalli Henna Oueld Rachid salue la création d'une télévision dans les provinces du sud. Entretien. Aujourd'hui Le Maroc : Comment appréciez-vous le lancement d'une nouvelle chaîne régionale pour les provinces du Sud ? Khalli Henna Oueld Rachid : Tout d'abord, il conviendrait de rappeler un précédent historique : la création par feu Hassan II, au mois de septembre 1975, d'une chaîne régionale à Terfaya, destinée aux populations du Sud. L'objectif était d'expliquer aux populations les visées et le déroulement de la Marche verte après quelques mois d'émission, cette chaîne fut déplacée en 1979 à Laâyoune, mais n'a jamais émis depuis. Concernant la nouvelle chaîne, je pense que c'est une bonne idée. C'est une initiative qui s'inscrit dans la continuité de la politique royale dans les provinces du Sud. Et je ne peux que me féliciter que les provinces du Sud abritent la première chaîne télé régionale du pays, car celle de 1975 était plutôt une antenne de la RTM dans le Sud plus qu'une vraie télévision. Ce qui donne toute l'importance à cet évènement. Justement, quelle lecture politique donnez-vous à cet évènement ? Je pense que c'est une très bonne initiative. Cette chaîne régionale constituera un précédent dans le pays. Il faut souligner dans ce cadre que la gestion d'une chaîne de télévision n'est pas celle d'une radio. C'est une entreprise particulièrement difficile et nécessite une approche qui met en avant les valeurs du professionnalisme. Cette chaîne peut vraiment se distinguer si elle obéit aux priorités régionales. Sur un plan politique, cette initiative est une preuve de développement et aussi de la conscience civique. Quelle portée médiatique donnez- vous de la création d'une chaîne dans une région où la présence médiatiquement des séparatistes est forte ? Dans les provinces du Sud, il n'y a pas seulement les médias de l'ennemi qui sont présents mais c'est le monde entier qui pénètre sur les ondes dans les foyers. La problématique du Sud implique que le Maroc doit conforter sa position pour faire face à l'ennemi. Pour cela, cette télévision doit adopter un discours crédible auprès des téléspectateurs. C'est toujours difficile. Il faut qu'elle apporte un plus, une valeur ajoutée. Cette chaîne doit apporter un discours crédible de proximité et de la crédibilité dans les messages véhiculés. Qu'attendent justement les populations des provinces du Sud d'une chaîne de télévision régionale ? Il ne faut pas oublier qu'il s'agit une nouvelle expérience, hormis la précédente de 1975 qui n'a duré que quelques mois et qui s'inscrivait dans le cadre d'une mission bien précise, celle d'expliquer la Marche verte aux populations. Ceci étant, le lancement de cette chaîne destinée à la région est une bonne chose. Elle doit favoriser l'information de proximité et doit se présenter comme un outil pour créer plus de solidarité entre le Sud et le Nord. Au Sud, comme dans le reste du pays, les gens regardent les chaînes satellisables où il y a plus de place pour le monopole. D'où le besoin d'un discours attractif et d'une démarche sérieuse et de bonne qualité.