Les dernières pertes encaissées par la filiale commune Ericsson-Sony sont à l'origine de la décision prise cette semaine par le PDG du groupe suédois de quitter le joint-venture. L'effet sur la filiale marocaine n'est pas encore évalué. A quoi doit s'attendre la filiale marocaine d'Ericsson après l'annonce faite par le président du groupe suédois informant de l'éventuel retrait total d'Ericsson de la fabrication des téléphones portables. Ce producteur mondial, classé parmi les premiers sur l'échelle internationale, envisage de procéder à une telle opération stratégique dans les six à neuf mois qui viennent. Aucune réponse ne nous a été donnée par le directeur général d'Ericsson Maroc. Pour le moment, l'attentisme est de mise, le temps d'y voir plus clair du côté de la maison mère. La déclaration faite par le numéro 1 du groupe suédois a eu un effet de choc sur l'ensemble des observateurs, même s'il est de notoriété publique que cette compagnie ne cesse de perdre beaucoup de points face à ses concurrents directs, notamment Nokia, Motorola, Siemens et d'autres. Un tel dénouement pouvait alors être prévisible. Ainsi, selon les dernières statistiques portant sur les parts de marché détenues par les différents opérateurs et ce, à la fin juin 2002 au niveau de la vente grand public de combinés, Sony Ericsson y détenait un peu moins de 6 %, contre 15% détenus par le seul Ericsson en 1998. Pour tenter sa dernière chance de reprise après des pertes nettes de 90 millions d'euros pendant le deuxième trimestre de l'année en cours, le groupe avait procédé dernièrement à la création d'une filiale commune (joint-venture). Baptisée Ericsson Mobile Communications (SEMC), la nouvelle entité avait pour objectif de permettre à l'opérateur suédois, outre «de rester dans la course, de limiter les frais». De cette alliance sont nés de nouveaux terminaux GSM, tel le fameux T66, offert actuellement en «pack fidélité» par Maroc Telecom. La baisse des commandes de la part des opérateurs télécoms, qui constituent les principaux clients des équipementiers télécoms, a fait en sorte qu'une crise s'instaure, exposant ces derniers à de graves difficultés. La déclaration de Kurt Hellström, PDG d'Ericsson, même si elle n'a pas exposé dans le détail la vision future de son groupe, ni les objectifs auxquels il s'attendait en prenant une telle décision, a mis le point sur une question de taille. Le fait que la participation d'Ericsson dans la fia lie commune avec Sony est actuellement en « sursis ». Ce n'est plus qu'une question de quelques mois pour que la décision finale soit prise. Elle aura à choisir entre quitter le marché une fois pour toutes ou consolider son implication au sein d'Ericsson Mobile Communications, ce qui signifie amorcer une nouvelle approche de travail.