Une semaine après l'inauguration du Centre Régional d'Investissement de Casablanca, son directeur, Mouâad Jamaï, fait un premier bilan des réalisations accomplies et expose les projets en cours ainsi que les difficultés auxquelles le CRI doit faire face. Une question effleure l'esprit de nombreux citoyens. Vous avez d'abord été un homme du privé. Maintenant, vous êtes Directeur du CRI Casablanca. Quelles sont les qualités qui vous ont prédestiné à ce poste ? Je suis incapable de répondre à cette question. Je vais essayer d'y répliquer d'une manière différente. Aujourd'hui, le Maroc passe par une étape cruciale de son histoire. Ce sont les premières élections durant le règne du Roi Mohammed VI. Sur le plan économique, une ouverture est prévue aux horizons 2010. Mais il y a surtout ce devoir d'aller vers l'administration et de l'épauler. Pour ce, il y a des gens qui se présentent aux élections. Pour moi, travailler au sein de ce centre est une façon d'agir dans le sens d'une participation active pour le développement, notamment économique du pays. Je peux vous dire que nous sommes en train de faire un bon travail en très peu de temps et j'espère qu'on pourra continuer sur la même lignée. Justement, une semaine après le lancement officiel du CRI de Casablanca, peut-on se permettre de faire un premier bilan de cette nouvelle expérience ? Le mot bilan est un peu fort à mon avis. Mais pour répondre à votre question, je dirai qu'il est extrêmement positif à maints égards. Je cite d'abord l'inauguration royale qui a fait du centre de Casablanca le premier CRI à avoir démarré sur le plan national. Dans la pratique, nous avons suivi la première personne qui a eu son certificat négatif à travers notre centre. Si elle avait pu être plus réactive, on aurait déjà pu créer la société. Mais elle a trouvé des difficultés à élaborer ses statuts à temps, la fiduciaire avec laquelle elle travaille étant en congé. Aussi, je tiens à vous annoncer que nous avons une moyenne de visite d'une quarantaine de personnes. Pour un démarrage qui a eu lieu à la dernière semaine du mois d'août, ce chiffre est très significatif. Maintenant que la pression est devenue normale, nous allons démarrer une campagne de communication pour faire connaître le centre. Nous sommes d'ailleurs en train d'organiser une série de rencontres avec différents secteurs pour expliquer ce que nous faisons, nos objectifs et concevoir la meilleure manière de collaborer. Peut-on dire que le CRI est effectivement opérationnel alors que les formulaires ne sont pas encore prêts ? Ça dépend à quels formulaires vous faites allusion. Nous utilisons les mêmes formulaires qui existaient avant. Ce qu'il faut savoir, c'est que nous disposons d'ores et déjà du formulaire unique. Nous travaillons pour qu'il soit exploitable sur le site. Le Bulletin officiel n'a traité cette question de formulaire unique que récemment, mais à notre niveau, nous avions la chance de l'avoir sur ordinateur. Nous souhaitons alors dès le début pourvoir assurer une exploitation on-line. Pour ce qui est de la partie matérialisation sur le plan informatique, nous tenons des réunions pour nous mettre d'accord sur la manière de procéder. Nous ne voulons pas aller vers un support papier, mais nous désirons, dès le départ, permettre aux investisseurs de remplir leur dossier sur ordinateur. Sachez aussi que le formulaire unique ne va pas changer le fond de la chose. Il permettra uniquement de remplir un seul papier au lieu d'en remplir plusieurs. Le contenu et la manière d'agir ne changeront pas. Nous souhaitons aller plus loin, notamment en termes d'immatérialisation de l'acte de création d'entreprises. . L'esprit du CRI est de réunir des représentants de différentes administrations…. Permettez-moi d'abord de faire une précision. L'esprit des CRI est plus large que cela. Ce que vous dites est valable pour la partie création de l'entreprise. Or, les CRI sont dotés de cinq missions. D'ailleurs, même en ce qui concerne le volet de la création d'entreprises, le fait de réunir différentes administrations ne constitue qu'une première étape. Ce que nous souhaitons, c'est de nous rapprocher davantage de l'investisseur en dématérialisant dans le future un certain nombre de procédures. Il faut dans ce sens profiter pleinement des services que nous proposent les nouvelles technologies de l'information. Et ce n'est pas parce que je suis informaticien d'origine que j'avance ces propos. Enfin, j'aimerais dire que c'est une chance de voir les différentes administrations déléguer pendant quelques mois un membre de leur personnel au CRI. Cela prouve que les administrations sont prêtes d'aller de l'avant. Elles ont traduit, par des actes, la volonté commune de réduire le temps de création d'entreprise à une semaine seulement. De par son statut, le CRI se heurte à des difficultés auxquelles peuvent être astreintes les administrations en général. Cela ne paraît-il pas contradictoire, compte tenu des missions qui lui sont assignées ? Les difficultés sont faites pour être surmontées. Nous avons en effet exprimé au Souverain lors de l'inauguration de notre centre la volonté d'être un SEGMA (Service de L'Etat Géré de Manière Autonome) donc d'être une société de l'Etat dotée d'un budget autonome, ce qui nous permettra de facturer un certain nombre de services et de pouvoir simplifier davantage les circuits de création d'entreprises entre autres. Ce projet est en cours et je pense qu'il ne tardera pas à voir le jour. J'ajoute un point qui me semble important. Notre office est une société de services ; de facto, il faut qu'il puisse facturer certains services pour mieux servir les gens et leur proposer des prestations de qualité.