Le secrétare génaral de l'ONU, Kofi Annan, a demandé, dans son rapport, la prorogation de six mois du mandat de la Minurso. La réaction officielle d'Alger, lors d'un point de presse, ainsi que celle du polisario révèle leur désarroi et surtout leur manque d'arguments. Le rapport de Kofi Annan ne plaît guère à nos voisins. Le gouvernement algérien se garde d'y répondre frontalement, mais a chargé l'ambassadeur de la pseudo-rasd à Alger, Mohamed Yeslem Beissat, d'exprimer sa déception. «Je regrette l'ambiguïté du discours de Kofi Annan», a déclaré Beissat. Cette ambiguïté se rapporte, selon l'homme de paille d'Alger, au fait que le secrétaire général des Nations unies a décrit une impasse, mais sans déterminer le responsable du blocage. Pour le prête-nom d'Alger, le responsable du blocage est, évidemment, bien connu : le Maroc. Il n'en veut comme preuve que le refus de notre pays d'appliquer le plan de James Baker. Cet argument est suranné, vieilli, ranci, inopportun. Le secrétaire général des Nations Unies ne cite plus ce plan, quand il parle du Maroc. Dans le rapport qui dérange Alger, il a indiqué que le Maroc est «prêt à négocier un statut d'autonomie mutuellement acceptable qui permettrait à la population du territoire sahraoui d'administrer ses propres affaires, dans le respect de la souveraineté et de l'intégrité territoriale du Royaume». En s'accrochant au plan de Baker, inapplicable au demeurant, Alger et le polisario entravent l'évolution du dossier vers une solution. Pourtant, Beissat ne veut pas entendre parler de progrès. Il se bouche les oreilles et somme le secrétaire général de l'ONU de «fixer une date pour la tenue du référendum d'autodétermination au Sahara occidental». Qui est alors responsable du blocage ? Mais comparativement aux autres parties de l'intervention de Beissat, l'argument relatif au plan de Baker a beau être dépassé, il ne défie pas le bon-sens. Dans le reste de son intervention, le polisarien a tiré, d'une façon chaotique, dans tous les sens. Qu'on écoute un peu la réponse officielle au rapport de Kofi Annan : «Il n'y a pas de volonté politique chez le Makhzen», a martelé le polisarien. Que veut dire volonté politique ? Céder le Sahara marocain sur un plateau aux convoitises du gouvernement algérien. Nous ne sommes plus dans le domaine de la volonté, mais dans celui de la charité. «Le Maroc est de plus en plus isolé», a ajouté le polisarien. Et les 89 voix du vote, tant attendu, de la 4ème commission ? Sont-ce des voix de pays qui prouvent que le Maroc prêche dans le désert ? D'ailleurs le polisarien peine à expliquer l'unité des pays de l'UE qui ont opposé une fin de non-recevoir aux intrigues d'Alger. Un journal algérien a trouvé la réponse. Le Maroc serait disposé à accueillir des centres de triage pour les demandeurs d'asile en Europe, alors qu'Alger a «dit non». Un dossier aux ramifications aussi complexes serait donc dénoué par un deal : accueil des centres contre reconnaissance de la marocanité du Sahara. C'est d'un angélisme décapant. Après cette plaidoirie, l'homme d'Alger a diagnostiqué la situation interne au Maroc : «la corruption à grande échelle, l'immigration clandestine, la pauvreté, ainsi que la drogue font des ravages dans la société marocaine». Ce sont des propos éculés, que l'on sort régulièrement à Alger depuis 30 ans, sans rien changer à l'affaire. Un vrai diplomate ne réagit pas officiellement par de la démagogie au rapport du secrétaire général des Nations unies. Beissat a tort de prendre ce dernier pour un débile. Le cafouillage du polisarien est toutefois significatif d'une panne d'arguments. Alger a tiré toutes ses cartouches; elle a fait beaucoup de bruit pour rien. A rappeler que Kofi Annan a demandé, dans son rapport, une prorogation de six mois du mandat de la Minurso, tout en faisant part de son pessimisme quant à la possibilité d'un accord sur le conflit du Sahara. Il a également exprimé sa vive préoccupation devant les réseaux de passeurs d'émigrés clandestins qui prospèrent dans la partie du territoire algérien où campe le polisario. L'homme de paille d'Alger a soigneusement évité de s'expliquer sur les trafics d'armes et d'êtres humains auxquels s'adonnent les polisariens.