Irak. Londres propose de fixer un ultimatum à Saddam Hussein, alors que partout au monde se multiplient les mises en garde contre une attaque. Les Etats-Unis devraient lancer une offensive militaire contre l'Irak d'ici au 30 décembre, selon deux officiers supérieurs américains. Cette offensive devrait durer plusieurs semaines et se prolongerait de toutes les façons « jusqu'à la liquidation effective » du président irakien Saddam Hussein, ont indiqué deux généraux américains dans un récent rapport détaillé. Selon le plan prévu, les Américains doivent lancer une attaque aérienne massive, jumelée avec des raids à partir de la mer et une percée terrestre. Des sources informées indiquent également que les officiers supérieurs américains ont procédé ces dernières semaines à des vérifications dans les entrepôts américains au Proche-Orient. Ces préparatifs confirment la volonté de Washington d'obtenir le renversement de Saddam Hussein qu'il laisse ou non les experts en armement de l'ONU reprendre leurs inspections en Irak, a affirmé un résponsable américain. «Le besoin de changement de régime va au-delà des seules armes de destruction massive», a déclaré le responsable à la presse, sous le sceau de l'anonymat. Prié de dire si le président Saddam Hussein peut encore faire quoi que ce soit susceptible de modifier la détermination de Washington à le renverser, il a répondu par la négative. «Le changement de régime à Bagdad est la politique du gouvernement Bush», a-t-il confirmé. Ces derniers jours, plusieurs pays, telle la Chine, l'Inde ou encore l'Iran, ont réitéré leur opposition à un conflit armé. «Recourir à la force ou à des menaces ne contribue pas au règlement de la question irakienne et accroîtra l'instabilité régionale et les tensions», a affirmé le ministre chinois des Affaires étrangères. L'Inde, a elle aussi exprimé sa ferme opposition à une intervention militaire en Irak. «Nous disons très clairement qu'il ne doit y avoir aucune intervention armée contre aucun pays, en particulier avec le but avoué de changer un régime», a déclaré le ministre indien des Affaires étrangères. Même le Japon, allié inconditionnel des Etats-Unis, prend ses distances : «Le Japon se doit de prévenir Washington des risques d'une intervention. Si les Etats-Unis attaquent seuls, cela entraînera une méfiance à leur rencontre dans le monde entier. En tant qu'alliés, nous devons nous y opposer», a déclaré un résponsable nippon. Au niveau du monde arabe, le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud Al Fayçal, a estimé qu'il ne serait pas sage de la part de la communauté internationale de tenter de renverser Saddam Hussein et de mettre un autre dirigeant à sa place. Il a souligné que c'est aux Irakiens de décider du choix de leurs dirigeants et a noté que toute attaque aurait plutôt pour effet de resserrer les rangs de la population derrière le gouvernement actuel. À Ankara, le Premier ministre turc a estimé qu'une attaque américaine, lancée unilatéralement par Washington, «risquerait de faire replonger la planète dans la loi de la jungle».M Ecevit a ajouté que son pays, membre de l'OTAN, n'avait de cesse de faire savoir qu'il était opposé à toute intervention militaire contre l'Irak. Même son de cloche côté pakistanais. Le président Pervers Musardise a en effet déclaré jeudi qu'une éventuelle attaque contre l'Irak aurait des «répercussions très négatives dans le monde islamique». Les Musulmans ont le sentiment «d'être les victimes partout ' dans le monde, a noté le président pakistanais.» Dans une prise de position en totale contradiction avec la quasi-unanimité internationale contre une nouvelle guerre au Golfe, la Grande-Bretagne veut proposer aux Etats-Unis de fixer un ultimatum à Saddam Hussein pour qu'il accepte le retour des inspecteurs en désarmement de l'ONU dans son pays. Le Secrétaire général de l'ONU a, lui aussi, dit son désaccord Avec les Etats-Unis. En dépit de tout ces NON, le président Bush est déterminé à aller en guerre…