L'accord, qui porte sur la période 2002-2010, définit un ambitieux plan d'action qui devrait porter le volume de production du secteur à 45 milliards de Dirhams et créer 100 000 emplois. Des mesures seront adoptées pour encourager l'investissement dans le secteur et favoriser sa mise à niveau dans la perspective du démantèlement tarifaire. Les opérateurs du textile ont finalement obtenu gain de cause. Le contrat-programme, qu'ils n'ont eu de cesse de réclamer à cor et à cri au gouvernement pour sauver leur secteur en crise, ils l'ont obtenu, vendredi 23 août. Représenté par Abderrahmane Youssoufi, Mustapha Mansouri et Fathallah Oualalou, l'Exécutif a fini par signer le document-miracle avec l'AMITH (Association marocaine des industries du textile et de l'habillement). C'est peu dire que les patrons de cette association sont satisfaits. Ils sont aux anges.L'accord-cadre, qui compte pas moins de 22 articles, concerne la période 2002-2010. Un comité de suivi, piloté par le ministère de l'Industrie, du Commerce et de l'Énergie, se réunira deux fois par an en vue d'assurer la mise en œuvre des dispositions de la convention en question. En gros, les industriels du textile promettent, à travers leur représentant, de relever nombre de défis d'ici à 2010 pour sortir du marasme qui frappe la filière : réaliser 35 milliards de dirhams d'exportations, un plan de formation au profit de 30.000 apprentis, la formation de 45.000 diplômés et un programme d'alphabétisation en faveur de 50.000 personnes. Ambitieux que tout cela. En outre, l'AMITH s'engage à mener une large campagne de promotion de l'investissement étranger au Maroc“ et à “développer le produit Maroc en favorisant la créativité, la recherche de nouveaux produits, de nouvelles niches (…), à diversifier les débouchés et à renforcer la participation des industriels aux salons nationaux et internationaux“. Tant il est vrai que le textile national a besoin plus que jamais de dépendre moins des donneurs d'ordre et pourquoi pas d'élaborer des marques et des labels. En contrepartie de ce qui n'est pour le moment qu'un catalogue de bonnes intentions, le gouvernement s'engage à “créer les conditions nécessaires au développement du secteur et au renforcement de sa compétitivité“. Ainsi le Fonds Hassan II pour le développement économique et social prendra-t-il en charge soit 50% du coût du terrain plafonné à 250 Dh/m2 et 30% du coût de construction des bâtiments sur la base d'un coût unitaire maximum de 1500 Dh/m2, soit 100% du coût d'acquisition du terrain dans la limite de 250 dh/m2. S'agissant de la restructuration financière, les parties signataires ont décidé de mettre en place un outil de financement adapté baptisé “Fortex“. Avec un taux d'intérêt très intéressant de 2%. La contribution du Fonds Hassan II s'élève à ce tire à quelque 100 millions de Dh. L'État marocain fera un autre geste envers le secteur : une ristourne en matière d'énergie de l'ordre 0,20 Dh/kwh sur une période 3 ans, soit une enveloppe de 130 millions de Dh. Dans le même ordre d'idées, une réduction de 50% des charges patronales a été accordée pour les salaires bruts inférieurs à 2500 Dh, le coût de cette faveur est estimée à près de 480 millions de Dh. Comme on le constate, les mesures incitatives du gouvernement au profit du secteur n'attendront pas 2010 pour être adoptées. Dans une allocution de circonstance, le ministre Mustapha Mansouri a déclaré : “Cette cérémonie ( de signature) est le couronnement de longues années de travail, certes pénible mais fructueux et dont les fruits ne tarderont pas à profiter à tous ceux qui y ont participé : aux opérateurs par l'augmentation de leur compétitivité en comparaison avec les pays concurrents et à notre pays par l'amélioration de ses avantages comparatifs concernant ce secteur“. Pourvu que les professionnels du textile et de l'habillement utilisent le cadeau du gouvernement à bon escient. Pour que le secteur réinvente son avenir actuellement hypothétique.